par Florent Le Quintrec

Alors qu'en 2009, l'indice européens des small & mid caps, l'EuroMid Eurobloc avait enregistré une hausse de 53,5% contre seulement 25,7% pour l'indice des grandes valeurs FTSEurofirst 300, le premier baromètre (-0,73%) évolue à peu près en ligne avec le second (-3,29%) depuis le début de l'année.

A la pause entamée en octobre, en partie expliquée par les traditionnels dégagements de fin d'année, devrait donc succéder une nouvelle progression, à condition que les catalyseurs attendus jouent leur rôle à plein.

"On est dans les premières publications de chiffres d'affaires annuels. Le mouvement de révision à la hausse des BPA, qu'on avait déjà perçu au 4e trimestre, va se poursuivre parce que les premières publications sont plutôt meilleures qu'attendu", observe Vincent Le Sann, responsable de la recherche chez Portzamparc.

"Il n'y a pas de raisons que les small & mid caps ne performent pas encore cette année", déclare Frédéric Gameiro da Conceicao, responsable de la recherche actions S&M caps chez Global Equities.

"Le seul point noir, c'est qu'il y a beaucoup de gérants qui étaient généralement sur les small caps et qui se mettent sur les mid caps pour des problématiques de liquidités. Cela pourrait être le frein à la performance des small & mid caps d'une manière générale", précise-t-il.

Pour les analystes, la valorisation actuelle de ces valeurs moyennes reste encore très attractive par rapport à celle des grands capitalisations.

"Si on observe l'indice MS 190, On est sur des multiples de marché qui restent abordables puisqu'avec un PER à 14 fois en médiane, on est juste au-dessus des niveaux historiques qui sont de 13 fois", indique Vincent Le Sann.

"Pour une période de reprise qui normalement fait ressortir des PER beaucoup plus élevés, les valorisations restent clairement abordables", ajoute-t-il.

DOLLAR ET CROISSANCE EXTERNE COMME CATALYSEURS

Parmi les leviers qui pourraient tirer ces valeurs vers le haut, le responsable de Global Equities prévoit que la hausse du dollar dope les cours des small & mid caps européennes.

"Ce serait positif pour les PME qui souffrent pas mal à l'international à cause de l'euro. S'il repart, beaucoup de PME seront plus à l'aise. On peut revenir sur des bases un peu plus saines au niveau compétitivité", estime-t-il.

Le second analyste se montre toutefois plus prudent sur ce type de scénario.

"Il y a une petite catégorie de valeurs dollar et d'autres qui ne le sont pas donc cela a plutôt tendance à être négatif de manière générale", nuance Vincent Le Sann.

"Ces acteurs-là peuvent être fragilisés dans le sens où c'est plus facile pour les sociétés américaines de revenir investir en Europe, y compris de venir les chatouiller sur des positions concurrentielles. Il faut regarder en détails pour identifier les gagnants et les perdants", souligne-t-il.

Dans un marché qui a significativement grimpé en 2009, l'accélération des opérations de croissance externe est aussi fortement attendue et pourrait constituer un autre catalyseur pour doper les small & mid caps.

"Je pense que 2010 peut encore être une année très intéressante pour les plus gros qui pourraient racheter des acteurs européens. Les niveaux de valorisation sont intéressants et on sait très bien qu'il y a toujours une prime donnée dans le cadre d'un rachat par un industriel", prévoit Frédéric Gameiro da Conceicao, évoquant notamment le secteur technologique.

Le responsable de Portzamparc partage cette idée mais en exclut toutefois les SSII qui, selon lui, "n'ont pas encore la tête à cela" car elles ne sont pas encore sorties de la crise.

"Le catalyseur qu'on a, c'est le retour des opérations, les marchés remontant, cela facilite les transactions. Il y a également les introductions en Bourse attendue au printemps.

Concernant les risques potentiels, Vincent Le Sann n'exclut pas possibilité que, sous la pression des commissaires aux comptes, certaines sociétés soient contraintes de procéder à d'importantes dépréciations, compte tenu du recul de l'activité en 2009.

Les deux responsables se rejoignent sur l'idée qu'il faudra procéder à une sélection minutieuse parmi ces valeurs cette année.

"2010 sera plus que jamais une année de 'stock picking'", conclut le responsable de Global Equities.

Edité par Cyril Altmeyer