À Paris, le CAC 40 perd 0,18% à 5491,96 points à 08h15 GMT et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,55%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,21%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,07% et le Stoxx 600 de 0,15%.

À Francfort, le Dax fait exception avec un gain de 0,11% grâce à la forte hausse d'Adidas.

La tendance générale en Europe amplifie ainsi le repli constaté mercredi à Wall Street (-0,18% pour le Dow Jones) et à Tokyo, où le Nikkei a cédé 0,20%.

Elle ignore en outre la forte hausse des marchés chinois, favorisée par des achats à bon compte et l'annonce de la refonte de l'organisme étatique dédié aux nouvelles technologies, perçue comme la promesse d'un soutien accru aux entreprises du secteur.

L'indice SSE Composite de Shanghai a fini sur une progression de 1,85% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a gagné 2,52%. Quant à l'indice regroupant les principales valeurs technologiques du pays, il a bondi de 4,96%.

Pour de nombreux investisseurs, le thème dominant reste toutefois celui des tensions commerciales et des risques qu'elles font peser sur la croissance économique et l'activité des entreprises cotées. Une problématique entretenue mercredi par l'annonce par la Chine du relèvement des droits de douane chinois sur 16 milliards de dollars de produits américains importés en riposte à une mesure équivalente prise par les Etats-Unis.

"Les deux pays appliquent désormais des droits de 25% sur jusqu'à 50 milliards de dollars de biens et de services et ne montrent aucun signe suggérant une désescalade dans leur différend en cours", constate Michael Hewson, de CMC Markets.

Les chiffres mensuels des prix à la production en Chine publiés en début de journée ont montré une légère décélération mais à un niveau supérieur aux attentes. Les marchés surveilleront donc les statistiques des prix à la production aux Etats-Unis à 12h30 GMT, à l'affût de signes traduisant un impact des droits de douane sur les coûts d'approvisionnement des entreprises.

Au conflit commercial USA-Chine et aux sanctions américaines contre l'Iran du début de la semaine se sont ajoutées mercredi les sanctions décidées par Washington contre la Russie pour son rôle présumé dans l'empoisonnement de l'ex-agent du renseignement russe Sergueï Skripal, qui ont fait entre autres chuter le rouble. L'indice MOEX de la Bourse de Moscou cède 0,68%.

Le regain d'aversion au risque favorise par ailleurs la baisse des rendements obligataires: celui du Bund à dix ans allemand revient vers 0,385%.

ADIDAS FAIT LA COURSE EN TÊTE

Sur les grands marchés actions européens, la séance est de nouveau animée par les résultats de sociétés, notamment en Allemagne.

Adidas bondit ainsi de 8,37%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après un deuxième trimestre meilleur qu'attendu et la confirmation de ses prévisions annuelles en dépit d'une charge de dépréciation de plusieurs centaines de millions d'euros sur sa marque Reebok.

A la baisse, TUI chute de 8,68% après des trimestriels jugés décevants.

A Paris, L'Oréal (-0,57%) souffre de l'abaissement de la recommandation de Berenberg à "vendre" et Casino perd encore 0,43% au lendemain d'une chute de 6%, le titre restant pénalisé par les risques potentiels liés à son endettement soulignés par une note d'analyste.

Sur le marché des changes, le dollar repart à la hausse et l'indice mesurant son évolution face à un panier de devises de référence progresse de 0,23%. L'euro retombe ainsi sous 1,16 dollar.

La livre sterling, elle, poursuit sa chute face au billet vert, alimentée par la crainte d'une sortie de l'Union européenne sans accord négocié avec Bruxelles l'an prochain: à 1,2842, elle a touché son plus bas niveau depuis le 25 août 2017 et accuse désormais six séances consécutives de baisse.

Face à l'euro, elle reste proche du plus bas de 10 mois touché mercredi.

Les cours du pétrole évoluent en dents de scie, les intervenants hésitant entre les craintes liées aux tensions commerciales (les droits annoncés mercredi par Pékin visent entre autres des produits raffinés) et la perspective d'une diminution de l'offre de brut iranien.

Le Brent se traite autour de 72,20 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sous 67 dollars.

(Édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand