À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,4% à 4.987,76 points vers 08h20 GMT après avoir repassé les 5.000 points en tout début de séance et à Londres, le FTSE avance de 0,4%.

À Francfort, le Dax est à la traîne (+0,02%), pénalisé par le repli de Deutsche Bank et d'Infineon.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,35%, le FTSEurofirst 300 0,44% et le Stoxx 600 0,32%.

Le CAC 40 restait sur cinq séances consécutives dans le rouge pour une baisse cumulée de près de 4%, qui a porté à plus de 12% son repli par rapport au pic de mai (5.657,44 points). Pour le Stoxx 600, la baisse a été de 3% sur les cinq dernières séances.

Le rebond est favorisé par la clôture de Wall Street au-dessus de ses plus bas mardi ainsi que par le rebond amorcé par les marchés actions japonais et chinois.

Ce regain général d'appétit pour le risque prend le pas sur les premiers résultats décevants des enquêtes mensuelles Markit auprès des directeurs d'achats de la zone euro. Le PMI "flash" composite pour l'ensemble de la région, qui regroupe services et industrie manufacturière, est revenu à 52,7, son plus bas niveau depuis plus de deux ans.

VALEURS

La hausse la plus spectaculaire en Bourse de Paris est celle du groupe de luxe Kering, qui bondit de 7,08% après avoir publié mardi soir un chiffre d'affaires trimestriel confirmant le dynamisme de sa griffe vedette, Gucci, et dit ne percevoir pour l'instant aucun ralentissement de la demande en Chine.

Dans le sillage de Kering, LVMH s'adjuge 1,53%, Hermès 2,12% et Burberry 1,2%.

Egalement recherchés après leurs publications trimestrielles, Safran gagne 3,28%, Vinci 3,57% et Bic bondit de 10,67%, de loin la meilleure performance du Stoxx 600.

A la baisse, Deutsche Bank cède 4,05% après un repli marqué de ses profits au troisième trimestre.

STMicroelectronics abandonne 7,17% en dépit de la confiance affichée dans ses objectifs 2018, ses prévisions laissant certains analystes sur leur faim. Par ailleurs l'américain Texas Instruments chutait dans les transactions hors séance mardi soir après des résultats inférieurs aux attentes.

L'indice Stoxx des hautes technologies recule de 0,9%, l'une des plus fortes baisses sectorielles du jour.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo, qui évoluait en baisse en matinée, a fini la séance en territoire positif, l'indice Nikkei gagnant 0,37%, même si certains analystes soulignent que le sentiment général reste fragile après les lourdes pertes des derniers jours.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a lui aussi terminé la journée sur une note prudente, limitant sa progression à 0,33% après avoir gagné jusqu'à 1,5%. Il reste en baisse de 7,7% depuis le début du mois.

A WALL STREET

Les marchés américains ont de nouveau fini en baisse mais les grands indices ont effacé en fin de séance une partie de leur repli grâce à des achats à bon compte.

Le Dow Jones a cédé 0,5%, le Standard & Poor's 500 0,55% et le Nasdaq Composite 0,42%. Mais le S&P-500 a perdu jusqu'à 2,3% en séance, à cause notamment des annonces jugées décevantes de Caterpillar (-7,6%) et 3M (-4,4%). [.NFR]

La séance à venir sera l'une des plus chargées du trimestre en matière de publications de résultats avec entre autres ceux de Boeing et AT&T avant l'ouverture, de Ford, Microsoft et Visa après la clôture.

CHANGES

L'euro cède du terrain face au dollar après les chiffres inférieurs aux attentes des indices PMI "flash" en Allemagne et en zone euro, qui traduisent un ralentissement de la croissance à la fois dans l'industrie manufacturière et les services.

La monnaie unique est repassée sous 1,1425 dollar, au plus bas depuis le 20 août, alors qu'elle avait frôlé 1,1470 en début de séance.

La livre sterling, elle, est sous pression face à l'euro et au billet vert dans l'attente du discours que doit prononcer la Première ministre britannique, Theresa May, devant les députés conservateurs de la Chambre des communes.

L'"indice dollar", qui mesure les variations de la devise américaine face à un panier de référence, progresse de près de 0,3%. Il devrait rester dans des marges étroites jusqu'à la publication, à 18h00 GMT, du "Livre beige" de la Réserve fédérale, panorama de l'économie américaine à deux semaines de la prochaine réunion de politique monétaire.

A surveiller aussi, le dollar canadien, alors que la Banque du Canada devrait annoncer à 14h00 GMT une hausse d'un quart de point de son taux directeur.

TAUX

Les chiffres inférieurs aux attentes des PMI font baisser les rendement des emprunts d'Etat de la zone euro: celui du Bund allemand à dix ans est brièvement tombé sous 0,4% et son équivalent français est revenu sous 0,78%.

Ce repli général des rendements de la zone euro à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) éclipse au moins temporairement l'évolution des rendements italiens.

Ces derniers reculent légèrement, les cours des BTP regagnant une partie de leurs pertes de mardi en dépit des incertitudes que crée le rejet du projet de budget de Rome par la Commission européenne.

Le gouvernement de Giuseppe Conte a désormais trois semaines pour présenter une nouvelle version de son budget mais il a déjà clairement laissé entendre qu'il n'avait pas l'intention de le modifier.

Le marché attend désormais la décision que Standard & Poor's doit annoncer vendredi sur la note souveraine italienne. Certains analystes n'excluent pas un abaissement de la note même si l'hypothèse la plus probable est un abaissement de la perspective de la note BBB, actuellement "stable".

PÉTROLE

Les cours du pétrole peinent à se stabiliser après les lourdes pertes subies mardi (-4,3% pour le Brent, -4% pour le brut léger américain), qui ont ramené le Brent sous 76,50 dollars et le WTI sous 67 dollars.

Les chiffres hebdomadaires de l'American Petroleum Institute (API) ont montré une augmentation de 9,9 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis, qui a pesé sur le marché. Les chiffres de l'Energy Information Administration (EIA) sont attendus à 14h30 GMT.

La perspective de l'entrée en vigueur le 4 novembre de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran assure néanmoins un soutien important au marché.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand