Les estimations des deux compagnies, qui exploitent près de la moitié des 50 Dreamliners en circulation dans le monde, donnent une idée des dommages et intérêts que Boeing pourrait devoir leur payer à la suite de l'immobilisation en janvier des 787 à travers le monde, en raison d'un problème de surchauffe de ses batteries lithium-ion.

ANA, qui possède 17 Dreamliners, estime que l'interdiction de vol de l'appareil lui aura coûté 12,5 milliards de yens de chiffre d'affaires et 6,5 milliards de bénéfice d'exploitation sur la période entre mi-janvier et fin mai, ce qui a contribué à une perte de 3,6 milliards lors du premier trimestre 2013.

JAL, qui exploite sept Dreamliners, a de son côté prévu que son bénéfice d'exploitation serait réduit de quatre milliards de yens, également sur la période allant jusqu'à fin mai, en raison de l'interdiction de faire voler ses 787.

Sur l'exercice fiscal qui s'est achevée le 31 mars, ANA a enregistré une hausse de 7% de son bénéfice d'exploitation à 103,8 milliards de yens, tandis que celui de JAL a baissé de 4,7% à 195 milliards de yens.

ANA a mené dimanche un premier vol d'essai du Dreamliner à la suite au feu vert des autorités de régulation américaines et japonaises au nouveau système de batteries mis au point par Boeing.

La veille, Ethiopian Airlines avait été la première compagnie aérienne à faire voler à nouveau un Dreamliner depuis la mise à l'arrêt de tous les avions de ce type à la suite de deux incidents en janvier, l'un à l'aéroport de Boston et l'autre en vol au Japon.

Malgré les difficultés du Dreamliner, Boeing a fait état la semaine dernière d'une hausse de près de 20% de son bénéfice au premier trimestre, nettement supérieure aux attentes et a annoncé avoir engrangé un solde net de 259 commandes d'avions depuis le début de l'année.

Tim Kelly; Julien Dury pour le service français, édité par Véronique Tison