par Khaled Yacoub Oweis

GENEVE, 15 février (Reuters) - Le gouvernement syrien a ajouté à une "liste terroriste" les noms des délégués de l'opposition syrienne aux pourparlers de Genève et confisqué leurs avoirs, a-t-on appris samedi auprès des négociateurs anti-Assad et d'un diplomate.

La délégation des opposants n'a appris cette décision que par l'entremise d'un site de l'opposition - www.all4syria.com - qui s'est procuré une copie de la circulaire du ministère de la Justice et l'a diffusée.

La note précise que les avoirs ont été gelés en vertu d'une loi antiterroriste de 2012.

La deuxième session des pourparlers de Genève entre le régime de Damas et l'opposition à Bachar al Assad s'est achevée samedi sans autre accord qu'un engagement à se rencontrer à nouveau. (voir )

Un diplomate a déclaré que les négociateurs de l'opposition avaient découvert il y a déjà quelques jours que la plupart d'entre eux figuraient sur une "liste du terrorisme" comptant quelque 1.500 militants et rebelles opposés à Bachar al Assad.

"Quand Souhair al Atassi (une déléguée de l'opposition) a vu son nom, elle a compris qu'elle avait perdu sa maison. Elle a laissé échapper une larme puis elle a retrouvé sa combativité", a-t-il dit.

Interrogé sur la décision de Damas de placer les membres de la Coalition nationale syrienne (CNS) sur une liste noire et de geler leurs comptes bancaires, le délégué du gouvernement syrien Bachar al Djaafari a répondu: "Vous essayez de me terroriser et vous n'y parviendrez pas."

Il a déclaré que cette décision avait été prise deux mois avant l'ouverture des discussions de Genève. "Cela n'a rien à voir avec la conférence de Genève. Qui refuse de combattre le terrorisme est partie prenante du terrorisme."

Les membres de la CNS forment le gros de la délégation de l'opposition aux pourparlers de Genève, qui ont débuté le 22 janvier.

Un délégué de l'opposition, Ahmad Djakal, a déclaré: "Le régime veut montrer qu'il peut déstabiliser chacun d'entre nous. Dans son mode de pensée malade, quiconque s'oppose à lui est un traître et un terroriste." (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)