* Barnier va de l'avant avec le plan de supervision bancaire

* Monti propose une conférence sur la montée du populisme

* Van Rompuy d'accord avec Monti

CERNOBBIO, Italie, 8 septembre (Reuters) - Plusieurs responsables européens ont lancé des propositions samedi pour accélérer la sortie de crise dans la zone euro tandis que le président du Conseil italien, Mario Monti, mettait en garde contre la tentation du repli nationaliste.

Lors d'une conférence économique à Cernobbio au bord du lac de Côme, Mario Monti a proposé la tenue d'un sommet de l'Union européenne à Rome afin de discuter de l'émergence d'un populisme anti-européen, des divisions entre les pays du nord et du sud de l'UE et des préjugés nationalistes nourris par le ressentiment contre les mesures d'austérité.

"Les vieux stéréotypes et les vieilles tensions ont ressurgi", a déclaré le chef du gouvernement italien lors d'une conférence de presse commune avec le président du Conseil européen, Herman von Rompuy.

"Il y a beaucoup de manifestations de populisme, dont le but est la désunion, dans la plupart des Etats membres."

Ces propos soulignent l'urgence de résoudre une crise qui dure maintenant depuis près de trois ans.

Herman van Rompuy s'est dit en accord avec l'idée de Mario Monti et favorable à la tenue anticipée d'une réunion encourageant l'intégration européenne, initialement prévue fin 2014.

Michel Barnier, le commissaire européen au Marché intérieur, a pour sa part appelé à une supervision commune et rapide de toutes les banques de la zone euro, dans une interview accordée à Reuters en marge du forum.

La supervision bancaire dans la zone euro devrait être introduite en janvier, en dépit des réserves exprimées par l'Allemagne, a-t-il ajouté.

"PAS UN DRAME"

Les ministres des finances de l'UE doivent se réunir la semaine prochaine à Chypre pour discuter de l'instauration d'une telle supervision.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que la BCE ne devrait superviser que les grandes banques et a émis des réserves sur la capacité de l'UE à mettre en place un tel mécanisme d'ici janvier 2013.

Mais Michel Barnier a rétorqué samedi que ce projet était "nécessaire et faisable".

Ce pourrait être un deuxième élément majeur dans la lutte contre la crise, deux jours après l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) du lancement d'un nouveau programme de rachats d'obligations souveraines sur le marché secondaire, potentiellement illimité et destiné à réduire les coûts de financement de pays de la zone euro. (voir )

Le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a indiqué que les conditions d'application de ce programme seraient alignées sur celles déjà appliquées dans les cas de l'Italie ou de l'Espagne, dans une interview qu'il a accordée à Reuters en marge du forum.

Ses propos semblent en accord avec ceux de Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, qui a affirmé que les pays qui adopteront le programme dévoilé jeudi n'auraient pas à opérer de restrictions budgétaires supplémentaires.

Le ministre italien de l'Economie, Vittorio Grilli, a fait savoir samedi que l'Italie ne comptait pas faire appel à ce programme de la BCE, ce qu'a ensuite confirmé le président du Conseil Mario Monti tout en ajoutant que ce ne serait "pas un drame" si le pays devait malgré tout s'y résoudre. (Francesca Landini et Lisa Jucca; Baptiste Bouthier pour le service français)