* Le bureau exécutif votre contre la participation au gouvernement

* Une majorité de parlementaires y était favorable

* Duflot a refusé le poste de numéro 2 (Actualisé avec Emmanuelle Cosse)

PARIS, 1er avril (Reuters) - Le bureau exécutif d'Europe Ecologie/Les Verts a refusé mardi de participer au gouvernement de Manuel Valls à l'issue d'une journée d'intenses discussions au sein du parti écologiste, a annoncé EELV.

Cette décision a été prise lors d'un vote contre l'avis d'une majorité de parlementaires de EELV. Si un élu acceptait malgré tout d'accepter un ministère, "il serait exclu du parti", ont précisé des sources parlementaires.

La secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a indiqué dans un communiqué que les écologistes resteraient des "partenaires vigilants" et qu'ils soutiendraient le gouvernement chaque fois qu'il s'engagera sur le chemin du progrès.

"Les écologistes soutiendront sans faille le gouvernement à chaque fois qu'il s'engagera sur le chemin du progrès et de l'écologie, mais s'opposeront aux renoncements et quand l'écologie ne sera pas au rendez-vous", a-t-elle précisé.

La défection des alliés écologistes pourrait gêner le nouveau Premier ministre, qui doit faire voter la confiance sur le pacte de stabilité à l'Assemblée nationale fin avril et dont la majorité risque de devenir très juste.

Les ministres Verts du gouvernement Ayrault, Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (développement) avaient annoncé dès lundi soir qu'ils ne participeraient pas au gouvernement du nouveau Premier ministre pour cause de désaccords politiques.

Mais des parlementaires avaient fait entendre mardi matin une voix discordante, tandis qu'une délégation d'EELV était reçue par le nouveau Premier ministre, qui a tenté de convaincre les Verts de faire partie de son équipe.

Manuel Valls a notamment affirmé qu'un grand ministère de l'Ecologie pouvait leur échoir, selon une source.

"DES CHOIX PERSONNELS"

Le co-président du groupe EELV à l'Assemblée nationale, François de Rugy, avait auparavant expliqué que des écologistes pourraient rejoindre le gouvernement sous certaines conditions.

"En politique, il y a des choix personnels, participer ou pas à un gouvernement, c'est aussi un choix personnel", avait-il ajouté.

Dès lors, une "très large" majorité de députés et de sénateurs écologistes était favorable à un maintien au gouvernement suite à des discussions jugées "intéressantes" avec Manuel Valls, indiquait à Reuters un membre du groupe à l'Assemblée nationale.

Jean-Vincent Placé, président du groupe au Sénat, Emmanuelle Cosse, Barbara Pompili et François de Rugy, co-présidents du groupe à l'Assemblée, avaient rencontré le Premier ministre, à la demande de ce dernier.

En désaccord sur la ligne politique présumée du nouveau Premier ministre, Cécile Duflot a refusé lundi soir la place de numéro deux dans le futur gouvernement, a déclaré sur France Inter son ex-collègue du Développement Pascal Canfin.

"Nous aurions eu des responsabilités, des postes mais pas de possibilité d'agir vraiment comme nous l'entendrions sur la ligne politique", a-til expliqué.

Les deux ministres écologistes démissionnaires disent avoir vu dans l'intervention télévisée du président François Hollande, au lendemain d'une déroute historique de la gauche aux élections municipales, la confirmation d'un cap politique dont ils demandaient le changement.

"Il y a trop de désaccords avec la ligne politique qui a été celle incarnée jusqu'à présent par Manuel Valls soit pendant les primaires, soit depuis qu'il est au gouvernement. Je fais référence par exemple au fort débat sur les Roms avec Cécile Duflot ou à l'opposition avec Christiane Taubira sur la réforme pénale", a dit par la suite Pascal Canfin sur BFM-TV.

Il a répété que si des responsables d'EELV se laissaient convaincre d'entrer dans le gouvernement de Manuel Valls, ils risqueraient une sanction de leur parti.

"Il peut y avoir des tentations individuelles, cela peut exister. Mais il y aura samedi un conseil fédéral qui remettra évidemment les choses dans l'ordre si cela était nécessaire", a ajouté Pascal Canfin. (Chine Labbé, avec Emmanuel Jarry, édité par Gérard Bon)