(Actualisé tout du long, photo à disposition)

BENGHAZI, Libye/TRIPOLI, 4 avril (Reuters) - Des forces fidèles au maréchal Khalifa Haftar ont avancé vers l'ouest de la Libye et ont affronté des combattants armés du Premier ministre reconnu par la communauté internationale, Fayez al Serraj, au sud de Tripoli, a-t-on appris mercredi auprès de leur porte-parole et d'habitants de la zone.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est divisée en deux: le gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, siège à Tripoli et un gouvernement parallèle, soutenu par Khalifa Haftar, dirige l'est du pays.

Après avoir récemment étendu son contrôle au sud de la Libye, l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a fait route discrètement vers l'ouest du pays, comme le montrent des images diffusées mercredi par l'organe de presse officiel de l'ANL.

Un affrontement qui a duré près d'une heure a eu lieu mercredi soir près de Gharyan, ville située au sud de Tripoli, entre l'ANL et les forces soutenant le Premier ministre Fayez al Serraj, a déclaré le porte-parole de l'ANL, Ahmed Mismari, à la chaîne de télévision Al Arabiya.

Aucun élément ne permet pour l'heure d'établir s'il y a eu des victimes.

Le gouvernement reconnu par la communauté internationale n'a pas effectué de commentaire sur ces affrontements. Il s'était contenté plus tôt dans la journée de diffuser un communiqué dans lequel Fayez al Serraj soulignait qu'il n'y avait aucune solution militaire.

Aux yeux de certains diplomates, cette percée de l'ANL est avant tout une campagne psychologique destinée à faire pression sur Serraj afin qu'il conclue un accord de partage du pouvoir, pour permettre à Haftar de devenir commandant de l'armée nationale.

Il s'agit en tout cas d'un coup rude pour l'Onu et les pays occidentaux qui tentaient d'effectuer une médiation entre les deux camps, et alors que Serraj et Haftar s'étaient rencontrés le mois dernier à Abou Dhabi pour des pourparlers.

En mai 2018 à Paris, les principaux acteurs de la crise politique libyenne s'étaient mis d'accord sur la tenue d'élections présidentielle et parlementaires le 10 décembre prochain, mais en novembre dernier, l'émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a annoncé que l'Onu abandonnait ce calendrier du fait des violences et du blocage politique entre pouvoirs rivaux. (Ayman al-Warfalli et Ahmed Elumami; Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français)