En vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis, les fonctionnaires canadiens renvoient les demandeurs d'asile en provenance des États-Unis aux postes frontaliers terrestres, au motif qu'ils devraient déposer une demande de statut de réfugié aux États-Unis.

En vertu de l'accord, les fonctionnaires des deux pays peuvent renvoyer les demandeurs d'asile aux postes frontaliers, mais les demandeurs d'asile essaient rarement de passer par voie terrestre du Canada aux États-Unis.

L'implication est qu'un pays "sûr", comme le Canada désigne les États-Unis, est un pays qui respecte les droits des demandeurs d'asile et leur propose des protections conformes au droit international.

Le Canada a déclaré qu'il avait besoin de l'accord pour gérer sa frontière et son système d'asile. Les défenseurs des réfugiés affirment que l'accord viole les droits des demandeurs d'asile en les soumettant aux possibilités de détention par l'immigration et de renvoi vers une persécution potentielle.

Deux tribunaux canadiens, à plus de dix ans d'intervalle, ont conclu que l'accord viole les droits des demandeurs d'asile en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Par deux fois, la Cour d'appel fédérale a annulé ces jugements. [L1N2M81PT]

Dans sa décision de l'année dernière confirmant l'accord, la Cour d'appel fédérale a déclaré que les défenseurs des réfugiés auraient dû contester le processus par lequel le Canada désigne les États-Unis comme un pays "sûr", plutôt que la loi qui sous-tend cette désignation.

Cela met les personnes qui tentent de contester toute loi canadienne dans une position difficile, affirment les défenseurs.

Dans ce scénario, "les plaideurs ne peuvent plus contester la loi dont l'application a violé leurs droits, mais doivent plutôt identifier et contester chacune des actions ou inactions administratives et législatives qui auraient pu fonctionner comme une 'soupape de sécurité' pour prévenir le préjudice".

Le gouvernement canadien, qui a défendu l'accord devant les tribunaux et a cherché à l'étendre afin qu'il s'applique sur toute la longueur de la frontière, n'a pas encore déposé ses arguments auprès de la Cour suprême. Un porte-parole du ministre fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.