ANKARA, 20 février (Reuters) - Les intérêts communs de la Turquie et des Etats-Unis l'emportent sur leurs différences et Ankara souhaite une meilleure coopération avec Washington, a déclaré samedi le président Recep Tayyip Erdogan, prenant un rare ton de conciliation rare.

Les relations entre les deux alliés de l'OTAN ont été tendus sur un bon nombre de sujets.

En décembre, les Etats-Unis ont sanctionné la Turquie pour son achat de systèmes de défense russes S-400, tandis qu'Ankara a reproché aux Américains de soutenir la milice kurde YPG en Syrie, qu'elle considère comme une organisation terroriste.

La Turquie, qui a déclaré vouloir améliorer ses relations avec le président américain Joe Biden, a demandé à Washington de mettre fin à son soutien à la milice kurde et a accusé les Etats-Unis de se ranger du côté des miliciens qui, selon elle, ont abattu treize Turcs dans le nord de l'Irak ce mois-ci, tandis que les Etats-Unis ont critiqué Ankara pour les droits et les libertés.

"Pour ce qui est de la Turquie, nous pensons que nos intérêts communs avec les Etats-Unis l'emportent de loin sur nos différences d'opinion", a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans des commentaires retransmis à la télévision.

Il a ajouté qu'Ankara voulait renforcer la coopération par "une perspective à long terme sur une base gagnant-gagnant".

"La Turquie continuera à faire sa part d'une manière digne des relations d'alliance et de partenariat stratégique entre les deux pays", a dit le président turc.

Dans un appel téléphonique ce mois-ci, marquant le premier contact officiel depuis l'entrée en fonction du président américain Joe Biden, le conseiller en politique étrangère de Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, a déclaré au conseiller en sécurité nationale américain, Jake Sullivan, qu'il fallait résoudre le différend concernant le S-400.

Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, et le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, ont discuté du différend sur le S-400 et d'autres désaccords lors de leur première rencontre. (Tuvan Gumrukcu, version française Matthieu Protard)