Les tests de résistance menés par l'Union européenne, auxquels 91 banques ont été soumises cette année, avaient pour but de rassurer les investisseurs en dévoilant les moindres failles cachées du secteur et en forçant les établissements les plus fragiles à se recapitaliser.

Seulement sept banques avaient échoué à ces tests, mais aucune d'entre elles n'était irlandaise.

Les banques ont certes été soumises à des tests sévères pour déterminer l'ampleur de leurs pertes dans un contexte de dégradation des emprunts immobiliers, mais ces tests n'ont pas réussi à prendre en compte l'impact de sorties massives de dépôts ou de coûts de financement exorbitants, deux phénomènes qui grèvent actuellement les banques irlandaises.

Une mission conjointe de l'Union européenne et du FMI entame ce jeudi une visite à Dublin pour définir les mesures les plus urgentes à prendre pour soutenir le secteur bancaire irlandais.

Les banques irlandaises, interdites de séjour sur le marché, ont emprunté jusqu'à 130 milliards d'euros à la BCE, soit près du quart de l'encours de crédit total de la banque centrale.

Dublin estimait en septembre qu'au pire, l'ardoise pour renflouer des banques qui des années durant avaient prêté à tout-va dépasserait les 50 milliards d'euros, soit près du tiers du PIB.

Les investisseurs ne croient plus à cette estimation et les analystes pensent que ni le gouvernement irlandais ni sans doute l'Europe n'ont une idée de ce que sera le coût définitif.

Huw Jones, Steve Slater, Catherine Monin pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten