Londres (awp/afp) - Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont perdu du terrain alors que la perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) renforçait le dollar.

Le cuivre et le nickel ont nettement reculé, tandis que l'aluminium, et l'étain perdaient dans de moindres mesures et que le plomb résistait.

"Il y a une tendance à la prise de bénéfices motivée par la vigueur du dollar, avant la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) de la semaine prochaine, et alors que le discours du président américain Donald Trump a également déçu", ont expliqué les analystes de UniCredit.

Le dollar est en effet renforcé par la perspective d'une hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine, et sa hausse pénalise les investisseurs utilisant d'autres devises pour acheter des métaux dont le cours est fixé en utilisant le billet vert.

Par ailleurs, les analystes divergeaient sur les perspectives de la demande, toujours principalement dépendante de la Chine.

"Les données sur les échanges commerciaux chinois publiées la semaine dernière sont encourageantes. Cela montre que la reprise est solide, ce qui est une bonne nouvelle pour les marchés des métaux de base", ont estimé les analystes de UniCredit.

Mais "les prix des métaux sont sous pression. Cette semaine, le plus grand groupe minier, BHP Billiton, a prévenu que les mesures du gouvernement chinois pour doper l'économie étaient de moins en moins efficaces", ont tempéré les analystes de Commerzbank.

- Le cuivre entre demande pâlissante et offre plombée -

Le cuivre, particulièrement sensible aux annonces sur la croissance mondiale et sur la demande chinoise, a reculé jeudi à 5.652 dollars la tonne, au plus bas depuis deux mois.

"Avec tous les problèmes qui affectent l'offre, nous nous étonnons de ne pas voir les prix remonter", ont écrit au début de la semaine les analystes de Barclays.

La grève sur le site chilien d'Escondida, plus grande mine de cuivre au monde, est entrée jeudi dans son deuxième mois, sans perspective de sortie à court terme de cette crise.

La situation n'est pas plus positive à Grasberg, en Indonésie, où un conflit sur les droits miniers oppose le gouvernement à l'opérateur Freeport.

"Selon un document interne de Freeport cité par la presse et daté du 1er mars, l'opérateur a abaissé ses objectifs de production à 95.000 tonnes par jour, contre 140.000 tonnes par jour prévues jusqu'à présent", ont rapporté les analystes de Barclays.

- Le nickel indonésien se réveille -

Les cours du nickel ont atteint jeudi 10.010 dollars la tonne, au plus bas depuis un mois.

"En Indonésie, un des plus grands producteurs s'apprête à reprendre ses exportations, ce qui devrait permettre au marché d'être mieux fourni que prévu", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

"Selon les détails qui ont été publiés sur la législation indonésienne, les groupes miniers et les raffineries pourront exporter autant de minerai et de produits traités qu'ils peuvent en produire", ont confirmé les analystes de Macquarie.

"Le processus administratif pour obtenir ces autorisations risque de prendre du temps, mais cela signifie quand même que les exportations pourraient être plus importantes que prévu", ont-ils détaillé.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.729 dollars vendredi à 12H50 GMT, contre 5.931,50 dollars le vendredi précédent à 13H45 GMT.

L'aluminium valait 1.899 dollars la tonne, contre 1.914 dollars.

Le plomb valait 2.268 dollars la tonne, contre 2.257,50 dollars.

L'étain valait 19.350 dollars la tonne, contre 19.450 dollars.

Le nickel valait 10.100 dollars la tonne, contre 10.945 dollars.

Le zinc valait 2.717,50 dollars la tonne, contre 2.787 dollars.

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