(Actualisé avec réaction de Fico, contexte)

PRAGUE, 7 août (Reuters) - La Parti national slovaque (SNS) s'est retiré lundi de l'accord liant la coalition au pouvoir en Slovaquie, en réclamant un nouveau contrat de gouvernement et une réorientation politique.

Le Premier ministre, Robert Fico, a qualifié cette décision d'"absurde", même si elle n'entraîne pas automatiquement la chute de son gouvernement, formé après les élections de mars 2016, ni de scrutin anticipé.

Le chef de file du SNS, Anton Danko, qui est aussi président du parlement, écrit dans une lettre adressée à ses partenaires gouvernementaux que son parti veut parvenir à de nouvelles règles au sein de la coalition.

"La raison est la nécessité absolue de redéfinir les règles au sein de la coalition, (d'établir) une nouvelle formule de conditions et de relations et absolument de nouvelles priorités", écrit Anton Danko dans cette lettre, tout en proposant des négociations.

Le parti de centre-gauche de Robert Fico, le Smer-SD, a besoin de l'appui de ses deux partenaires de coalition pour disposer d'une majorité au parlement monocaméral, qui compte 150 députés. Ces deux partenaires sont le SNS et Most-Hid, issu de la minorité hongroise.

Le Premier ministre a invité les dirigeants de ces deux partis à une réunion mardi matin au cours de laquelle il entend obtenir des explications de la part d'Anton Danko.

"(Cela) n'apporte pas le calme ni la stabilité", écrit une porte-parole de Robert Fico dans un communiqué.

Interrogé par la chaîne de télévision TA3, le chef de file de Most-Hid, Bela Bugar, a pour sa part exprimé sa surprise face à l'initiative du SNS.

Les prochaines élections législatives en Slovaquie sont prévues en 2020. Un scrutin anticipé pourrait néanmoins être organisé en cas de chute du gouvernement provoqué par une motion de censure du parlement, à moins qu'une autre coalition puisse être formée.

Dans sa lettre, Anton Danko écrit que le gouvernement doit changer de cap en raison de la bonne santé économique de la Slovaquie.

"La bonne situation socio-économique de 2017 montre que nous devons nous concentrer sur de nouveaux défis et de nouvelles priorités qui doivent être reflétés dans l'accord de coalition et un nouveau programme de gouvernement", affirme-t-il. "Quand l'économie d'un pays se porte bien, le peuple devrait en ressentir les effets."

La Slovaquie, membre de l'Union européenne depuis 2004 et de la zone euro depuis 2009, a connu au premier trimestre 2017 une croissance économique de 3,1% sur un an. Le taux de chômage y est tombé en juin à un plus bas record de 6,9%.

Des responsables de l'opposition ont accusé Anton Danko d'essayer avec cette annonce de détourner l'attention des critiques portant sur la distribution des subventions européennes pour les programmes de recherches au sein du ministère de l'Education, dirigé par un proche du SNS. (Robert Muller et Jan Lopatka; Bertrand Boucey pour le service français)