par Juliette Rouillon

Les promoteurs ne disposent pas de logements de substitution du fait de l'interruption de beaucoup d'opérations pendant la période de crise, des délais de sortie de nouveaux programmes et du manque chronique de foncier en Ile-de-France, précisent les notaires dans leur dernière note de conjoncture publiée ce jeudi.

"Il apparaît certain que la crise de la construction à laquelle l'Ile-de-France, tout particulièrement, est confrontée depuis de nombreuses années, ne va que s'accentuer au cours des prochains mois, laissant entière la question de la pénurie de logements par rapport à une demande structurellement très forte", déclarent-ils.

Mercredi, le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer a annoncé une stabilisation des ventes de logements neufs au premier trimestre, avec un net recul des encours de logements proposés à la vente (-30,6%) et une poursuite du redressement des mises en chantier (+4%) et des permis de construire (+25,3%).

FORTE ACTIVITÉ AU 2E TRIMESTRE

Dans ce contexte, le prix des logements neufs et anciens ont poursuivi leur hausse, entamée dès le mois juin 2009 en Ile-de-France, après avoir baissé de 8,3% en neuf mois pour les appartements anciens et de 12,7% en 11 mois pour les maisons.

Au premier trimestre 2010, l'indice Insee-Notaires des prix des appartements anciens à Paris a augmenté de 1,7% en variation annuelle et de 3,2% par rapport au quatrième trimestre 2009.

En Ile-de-France, la hausse des prix des logements anciens a atteint 1,0% sur un an et 2,5% d'un trimestre sur l'autre.

Cette hausse sensible des prix est essentiellement due au faible nombre de biens immobiliers mis en vente et à la faiblesse des taux d'intérêt, expliquent les notaires.

"Avec des niveaux parfois inférieurs à 3,5% pour des prêts de 15 à 20 ans, la situation est très favorable aux emprunteurs, surtout dans un contexte de crainte de retour de l'inflation et de défiance vis-à-vis des marchés boursiers", notent-ils.

Quant au volume de ventes de logements neufs et anciens en Ile-de-France de janvier à mars, il a atteint 40.580, en hausse de 4% par rapport au premier trimestre de l'année 2008, tout en restant en net retrait par rapport aux mêmes périodes de 2006 et 2007, selon les notaires.

Ils rappellent qu'au premier trimestre 2009, au plus fort de la crise, le marché s'était quasiment arrêté.

Les perspectives de ventes sur le marché du logement pour le deuxième trimestre 2010 restent donc positives, les notaires tablant sur une "forte activité immobilière au printemps", comme c'est habituellement le cas en cette période de l'année.

Edité par Jean-Michel Bélot