(Actualisé §§ 6-7 avec Restos du Coeur)

PARIS, 28 février (Reuters) - Les plats cuisinés retirés de la vente parce qu'ils contenaient du cheval à la place de boeuf pourront être redistribués aux associations caritatives, a annoncé jeudi le ministre de la Consommation.

Benoît Hamon répondait à la demande d'associations, pour qui il aurait été regrettable de jeter ces produits, qui ne présentent pas de risque sanitaire. Toutefois, certaines demandent que tous les risques sanitaires soient levés.

Il existe "une disposition réglementaire qui prévoit qu'on puisse faire le don de produits qui ont connu un défaut d'étiquetage", a expliqué le ministre sur RMC.

Il a toutefois demandé que les personnes qui bénéficieront de ces plats cuisinés soient "informées de la réalité sur ce qu'elles mangent".

Benoît Hamon a également souligné qu'un tel don pouvait être coûteux pour les associations, notamment dans le cas des produits surgelés qui nécessitent un transport frigorifique. "On peut aussi comprendre que les associations refusent", a-t-il dit.

Les Restos du coeur préviennent qu'ils ne prendront aucun stock "tant que les risques sanitaires ne seront pas tous intégralement levés et certifiés par les autorités sanitaires."

"Bien entendu, les personnes accueillies devront être informées de la possibilité de présence de viande de cheval, grâce à un ré-étiquetage des produits, et elles seront autorisées à refuser ce type d'aliments", écrit l'association dans un communiqué.

Concernant l'enquête sur la fraude, dont les ramifications semblent s'étendre de jour en jour en Europe, Benoît Hamon a laissé entendre "qu'il pourrait apparaître qu'il n'y ait pas qu'une seule filière", celle mettant en cause la société française Spanghero, basée dans l'Aude, à Castelnaudary.

D'autres investigations sont menées dans la grande distribution, a-t-il dit, rappelant qu'une enquête était en cours au niveau européen, notamment par le canal d'Europol.

Le circuit utilisé par Spanghero passait par la Roumanie, où la viande était vendue comme du cheval et les Pays-Bas avant d'arriver en France. Benoît Hamon a dit qu'on ne savait pas encore à quel niveau les étiquettes étaient substituées. (Gérard Bon, édité par Sophie Louet)