New York (awp/afp) - Le ministère américain de l'Agriculture (USDA) a sensiblement revu à la baisse jeudi ses prévisions de production mondiale de maïs pour la campagne en cours, surprenant le marché qui a vu les cours rebondir.

Les récoltes du grain jaune à l'échelle de la planète sont désormais attendues à 878 millions de tonnes, hors Chine, soit 10% de moins que la précédente estimation de l'USDA, publiée en décembre, selon le rapport Wasde publié jeudi.

Parmi les pays dont les prévisions ont été modifiées, le Brésil et l'Argentine, qui payent là l'effet du phénomène climatique La Nina qui a privé de précipitations suffisantes une partie de ces territoires.

"On sait que les conditions sèches ont sans doute joué", a commenté Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage.

Moins attendue, la contraction de plus de 14% des projections de production américaine, en grande partie liée à de moindres surfaces récoltées par rapport aux superficies plantées.

Les agriculteurs américains ont ainsi laissé sur pied près de 4 millions d'hectares de maïs cette saison, soit sensiblement plus que lors des deux campagnes précédentes.

Ce développement est partiellement attribuable à la sécheresse qui a frappé, et continue de pénaliser, plusieurs régions américaines, en particulier dans la partie centrale du pays.

"La révision aux Etats-Unis tire un peu le marché", a réagi Gautier le Molgat, du cabinet Agritel. Après la publication, le contrat de référence sur le maïs américain, pour livraison en mars, a ainsi pris jusqu'à 2,66%.

La baisse de production américaine a incité l'USDA à projeter des stocks de fin de période moins élevés, ce qui a surpris le marché, a expliqué Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

Pour l'analyste, le maïs a été, ces dernières semaines boudé, à tort, au bénéfice du soja, alors que le premier aurait dû s'apprécier davantage que le second.

Côté soja, la prévision de production mondiale a également été diminuée, mais dans des proportions moindres que le maïs.

En outre, cette baisse a été plus que compensée par des stocks de début de campagne plus élevés qu'anticipé précédemment, surtout au Brésil, où la production a été revue en hausse d'un million de tonnes.

"Avec les problèmes (climatiques) que rencontre l'Argentine", dont la production de soja a été abaissée sensiblement (-4 millions de tonnes), et la contraction aux Etats-Unis, "le Brésil y gagne", souligne Gautier Le Molgat.

afp/rp