NATIONS UNIES, 12 septembre (Reuters) - Les promesses du président iranien Hassan Rohani en matière de libertés n'ont pas produit, un an après son investiture, de changements majeurs sur les droits de l'homme et la liberté d'expression, estime le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dans un rapport que Reuters s'est procuré vendredi.

"Le président Rohani a promis de réduire les restrictions contre la liberté d'expression et de garantir la sécurité de la presse. Malheureusement, ces promesses n'ont pas encore conduit à des améliorations significatives, et les restrictions contre la liberté d'expression continuent d'affecter de nombreux domaines", écrit-il dans son rapport annuel sur les droits de l'homme en Iran, à l'attention de l'Assemblée générale des Nations unies.

Il note que "des journalistes et d'autres employés des médias sont fréquemment convoqués ou placés en détention par la justice, ou sont confrontés au harcèlement et à des agressions par les forces de sécurité".

Il déplore aussi les limitations d'accès à internet.

Ban Ki-moon y exprime également son inquiétude sur l'augmentation récente des exécutions en Iran.

D'après les données recensées par l'université Cornell, il y a eu l'an dernier entre 624 et 727 exécutions contre 314 à 580 en 2012. La plupart des cas sont liés à des affaires de trafic de drogues.

Sur la question des minorités, auxquelles le président Rohani a estimé en avril qu'elles devaient "avoir le sentiment que justice est rendue", Ban Ki-moon affirme qu'"on signale que la discrimination contre les minorités ethniques et religieuses se poursuit tant dans la loi qu'en pratique".

Il note ainsi que les fidèles de la communauté religieuse baha'ïe n'ont accès ni à l'enseignement supérieur, ni à la fonction publique. (Louis Charbonneau; Henri-Pierre André pour le service français)