PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse jeudi alors que les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-chemin d'une séance animée par les publications de résultats, dont certains ravivent les craintes de récession, tandis que les rendements obligataires poursuivent leur hausse.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais, orientés à la baisse en début de journée après les résultats jugé, suggèrent désormais une progression de 0,38% pour le Dow Jones, de 0,31% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,1% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,38% à 6.063,41 points vers 11h10 GMT alors qu'à Londres, le FTSE 100 cède 0,02% et qu'à Francfort, le Dax recule de 0,38%.

L'indice EuroStoxx 50 est stable mais le FTSEurofirst 300 abandonne 0,26% et le Stoxx 600 0,31%.

Ce dernier se dirige donc vers un deuxième repli consécutif après quatre séance de hausse, une série interrompue par le regain d'inquiétude lié à l'inflation après des chiffres plus élevés qu'attendu au Royaume-Uni et au Canada.

En Allemagne, les prix à la production ont eux aussi dépassé le consensus en septembre, leur hausse sur un an atteignant 45,8%.

À une semaine de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et deux semaines de celle de la Réserve fédérale américaine puis de la Banque d'Angleterre (BoE), ces chiffres continuent d'alimenter les craintes de voir la hausse des taux favoriser une récession.

Les investisseurs surveillent en outre l'évolution de la situation politique au Royaume-Uni, où la capacité de Liz Truss à se maintenir à la tête du gouvernement semble de plus en plus compromise.

VALEURS EN EUROPE

La première grosse journée de résultats du trimestre en Europe est surtout marquée par la double déception des géants des équipements de réseaux Nokia et Ericsson, qui chutent respectivement de 7,33% et 14,85% faute d'avoir répondu aux attentes du marché.

À Paris, Pernod Ricard (-1,06qui est sanctionné malgré des performances solides; les analystes de RBC jugent préoccupante la croissance organique de 2% seulement enregistrée aux Etats-Unis.

En hausse, Hermès gagne 1,69%, le marché semblant apprécier sa confiance dans sa capacité à relever ses prix.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain continuent de monter, toujours tirés par la perspective d'un relèvement d'au moins 75 points de base des taux de la Fed dans deux semaines.

Le dix ans a atteint 4,18%, son plus haut niveau depuis juin 2008, avant de revenir à 4,1276% et le deux ans 4,614%, du jamais vu depuis août 2007 pour refluer ensuite à 4,5695%.

Sur le marché européen, l'élan donné par les Treasuries et les spéculations sur de possibles modifications des règles de refinancement à long terme (TLTRO) de la Banque centrale européenne (BCE) ont fait monter le dix ans allemand est monté à 2,458%, son plus haut niveau depuis août 2011..

CHANGES

Sur le marché des changes, le fait marquant du jour est le nouvel accès de faiblesse du yen, qui a enfoncé le seuil symbolique de 150 pour un dollar pour la première fois depuis 1990, ce qui ravive les spéculations sur une possible intervention des autorités japonaises.

Le yen s'affiche pour l'instant à 149,74 (+0,10%).

Le yuan, lui, a touché un plus bas de 11 ans face au billet vert avant de bénéficier des informations sur une possible assouplissement supplémentaire de la politique "zéro COVID" de Pékin.

L'"indice" dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence , recule de 0,31%; l'euro reprend 0,45% à 0,9815 alors que la livre sterling reprend 0,09% après un accès de faiblesse lié à l'instabilité politique à Londres.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en nette hausse, soutenue par les informations selon lesquelles les autorités chinoises envisagent de réduire la durée de la période d'isolement imposé aux personnes arrivant de l'étranger.

Le Brent gagne 1,5% à 93,80 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,67% à 86,98 dollars.

(Reportage XXX, version française Marc Angrand)