La plupart des trains seront arrêtés, la production d'électricité sera freinée et de nombreux cours annulés, le trafic aérien et les raffineries étant également touchés en cette sixième journée de grève et de manifestations nationales depuis la mi-janvier.

"Ensemble, le 7 mars, mettons la France à l'arrêt !", ont déclaré les principaux syndicats du pays dans un communiqué commun.

"Les gens rejettent massivement cette réforme", a déclaré Laurent Berger, leader syndical de la CFDT, à la radio France Inter. "Nous avons besoin de beaucoup, beaucoup de gens dans les rues (...). Nous pouvons faire mieux que le 31 janvier, qui était la plus grande mobilisation depuis les années 1990."

Plus de 1,27 million de personnes ont participé aux manifestations du 31 janvier, marchant contre une réforme qui augmenterait le nombre d'années qu'il faut travailler pour avoir droit à une pension et obligerait les gens à travailler plus longtemps pour obtenir une pension complète plus tôt que prévu initialement.

Les sondages d'opinion montrent depuis des semaines qu'une majorité d'électeurs rejette la réforme, mais le gouvernement affirme qu'il tiendra bon et fera le nécessaire pour que le système de retraite ne fasse pas faillite.

"L'avenir de notre système de retraite est en jeu", a déclaré le Premier ministre Elisabeth Borne à la chaîne de télévision France 5 lundi. "Je peux comprendre que peu de gens aient envie de travailler deux ans de plus, mais c'est nécessaire pour assurer la viabilité du système."

Si le camp de Macron ne dispose pas de la majorité absolue au Parlement, il peut compter sur le soutien d'au moins une partie des conservateurs de Les Républicains.

"Je dis à Emmanuel Macron de tenir bon", a déclaré dimanche le sénateur LR Bruno Retailleau. "S'il cède, il ne pourra pas mener d'autres réformes, ce serait la fin de son (deuxième) mandat".

On ne sait toujours pas si les changements seront approuvés par le Parlement, ou si le gouvernement devra les faire passer par décret en utilisant des pouvoirs constitutionnels spéciaux.

Afin d'accroître la pression sur les parlementaires, les syndicats ont menacé de prolonger l'action industrielle dans plusieurs secteurs, notamment dans les raffineries de pétrole et les chemins de fer, la décision de prolonger ou non les grèves roulantes étant prise chaque soir.

Le ministre des Transports, Clément Beaune, a déclaré que la grève de mardi serait "l'une des plus difficiles" pour les voyageurs depuis le début des manifestations. "Pour beaucoup, ce sera une véritable galère", a-t-il déclaré.

"Nous passons à la vitesse supérieure", a déclaré le responsable du syndicat CGT, Philippe Martinez, à l'hebdomadaire JDD. "La balle est maintenant dans le camp du président (Macron). C'est à lui de retirer cette réforme."