par Frank Prenesti

Londres garantira jusqu'à 1,3 milliard de livres de prêts provenant de la Banque européenne d'investissement (BEI), ainsi qu'un milliard de livres de prêts destinés à financer les investissements qui ne peuvent avoir l'appui de la BEI, a déclaré au Parlement le ministre du Commerce Peter Mandelson.

Mandelson a expliqué que la Grande-Bretagne possédait quelques-unes des usines automobiles les plus productives au monde et que le gouvernement ne signait pas de chèques en blanc et n'apportait pas non plus de subventions à l'exploitation.

"A l'avenir, il faut à la Grande-Bretagne une économie qui ait moins d'ingénierie financière et plus d'ingénierie réelle", a expliqué Mandelson, faisant référence aux produits financiers à la complexité byzantine qui ont mis à genoux un grand nombre de banques dans le monde.

Plusieurs autres pays européens comptent aider leur secteur automobile, sinistré par une chute de la demande et un gel des crédits.

Le porte-parole du Premier ministre Gordon Brown avait dit auparavant que le dispositif britannique s'appuierait sur des fonds mis de côté dans la première mouture de la loi de Finances, votée en novembre. Ces fonds sont destinés à des interventions sectorielles spécifiques.

"Toute intervention que nous ferons sera bien ciblée et elle fera en sorte que les entreprises vraiment viables et faisant face actuellement à des difficultés obtiennent la liquidité et le crédit à court terme dont elles ont besoin pour traverser cette période difficile", a-t-il dit.

Le gouvernement italien doit discuter avec les constructeurs automobiles mercredi, tandis que la France envisage un plan d'aide de six milliards d'euros.

En Allemagne, la situation paraît un peu meilleure, Berlin comptant émettre des certificats de 2.500 euros pour tout achat d'une automobile neuve remplaçant un modèle d'au moins neuf ans d'âge. Conséquence: les acheteurs se pressent chez les concessionnaires.

Quant au gouvernement américain, il est instamment prié d'apporter une aide supplémentaire à la production de voitures moins gourmandes en carburant. Il a apporté 17 milliards de dollars en décembre pour renflouer General Motors et Chrysler.

L'industrie automobile britannique a produit 1,75 million d'automobiles et d'utilitaires en 2007, répartis chez 27 grands constructeurs.

Le chiffre d'affaires du secteur, qui emploie plus de 800.000 personnes, dont près de 200.000 directement à la production, a représenté 51 milliards de livres (55 milliards d'euros environ).

Les cinq principaux constructeurs par le volume sont Nissan, BMW (mini), Honda, Toyota et Land Rover.

Le secteur a annoncé autour de 2.000 suppressions d'emplois depuis septembre, dont 1.200 chez Nissan.

Version française Wilfrid Exbrayat