Pour tenter de lutter contre l'emballement des prix, la BCE a relevé son taux d'intérêt sur les dépôts bancaires à 0,75 %, a promis d'autres hausses et a entamé un débat sur l'élimination des liquidités excédentaires du système bancaire, héritage de sa lutte contre la déflation au cours de la dernière décennie.

M. Villeroy a déclaré qu'il était trop tôt pour dire si la BCE devrait relever ce taux de 50 ou 75 points de base lors de sa réunion du 27 octobre.

Mais il a réaffirmé que le taux devrait être à son niveau neutre - ou "un peu moins de 2 %" - avant la fin de l'année, ouvrant ainsi la voie à la réduction du bilan de la BCE.

"Il ne serait pas cohérent de conserver trop longtemps un bilan très important afin de comprimer la prime de terme, tout en envisageant de resserrer les taux directeurs au-dessus du niveau neutre", a déclaré le gouverneur de la banque centrale française lors d'une conférence à l'université de Columbia.

À ce stade, M. Villeroy a déclaré que la BCE devrait d'abord demander aux banques de rembourser l'argent emprunté dans le cadre des opérations de refinancement à plus long terme ciblées (TLTRO) de la banque centrale.

"Le remboursement des TLTRO passe en premier, et nous devrions éviter toute incitation involontaire à retarder les remboursements par les banques", a-t-il déclaré.

M. Villeroy a ensuite déclaré que la BCE pourrait commencer à ne pas remplacer certaines des obligations arrivant à échéance qu'elle a achetées dans le cadre de son programme d'achat d'actifs de 3 300 milliards d'euros (3 200 milliards de dollars) au cours des sept dernières années, lorsque l'inflation était trop faible.

"Nous pourrions commencer avant 2024, en maintenant des réinvestissements partiels mais à un rythme progressivement réduit", a-t-il déclaré.

Selon lui, la BCE devrait commencer ce désengagement lentement, puis l'accélérer, en communiquant clairement "le point final... à la fois en termes de date et d'ampleur".

(1 dollar = 1,0299 euro)