A l'occasion de la visite du Bureau de la BDA (Confédération des employeurs allemands) à Paris, Pierre Gattaz, président du MEDEF, et Ingo Kramer, président de la BDA, souhaitent partager plusieurs analyses et convictions.

Le défi central de l'Europe - et de chacun de ses Etats membres - est le renforcement de la compétitivité des entreprises dans un monde globalisé. C'est la condition sine qua non d'une croissance durable, de l'emploi et de la préservation d'un haut niveau de protection sociale auquel les citoyens sont attachés. 

Les réformes structurelles ne peuvent plus être repoussées. Mais chaque économie ou pays a ses caractéristiques propres et aucun ne doit ni imposer ses réformes ou sa méthode, ni copier ce qui a été réalisé ailleurs dans un contexte différent. Il revient à chaque Etat membre, dans le respect des règles communautaires, d'établir et de mettre en œuvre son propre agenda de réformes. 

Pour autant, beaucoup de réformes ont déjà été conduites en Europe et sont riches d'enseignements pour celles qui restent à conduire. Ainsi la politique familiale française permet aux salariés, de façon plus satisfaisante qu'en Allemagne, de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Les femmes peuvent, davantage qu'outre-Rhin, choisir leur métier, leur carrière, parvenir à un haut niveau de qualification et occuper des postes à responsabilité. A l'inverse, le modèle d'apprentissage allemand et les réformes du marché du travail mises en œuvre ces dernières années expliquent en grande partie le faible taux de chômage allemand, notamment des jeunes, qui contraste avec la situation française. 

C'est dans cet esprit d'enrichissement mutuel que nos organisations travaillent étroitement et intensément ensemble, tant au niveau bilatéral qu'au sein du groupe des sherpas franco-allemands, qui a récemment rendu des propositions concrètes pour améliorer l'emploi des jeunes et l'alternance en Europe et qui se penchera très prochainement sur les questions de compétitivité. 

Le bien-être de tous et nos systèmes de protection sociale ne peuvent être garantis sans des entreprises compétitives au niveau international. C'est pourquoi nos deux pays et nos entreprises ont besoin : 

- d'un cadre réglementaire et fiscal favorable à l'investissement, 

- de finances publiques solides et saines, 

- d'un marché du travail réactif,

- et d'un système de formation professionnelle capable de garantir en permanence à nos salariés le meilleur niveau de qualification et de compétences. 

C'est notre combat commun et quotidien, celui que nous menons dans nos pays respectifs et en Europe à travers BusinessEurope.

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