En effet, les départs conjointement de Steve Ballmer, ancien PDG et de Bill Gates de la présidence du conseil d’administration, ont entrainé la nomination d’un nouveau « patron » pour manager l’entreprise de Redmond.
Satya Nadella devient, par conséquent, le troisième PDG d’une société, pour laquelle il travaille depuis maintenant 22 ans. Indien d’origine et responsable jusqu'à présent de la partie « Cloud », le successeur de Steve Ballmer annonce qu’il mettra « l’accent  sur l’innovation, afin de lever tous les obstacles qui empêcheraient les initiatives de créer ».

Cette promotion interne confirme encore une fois la volonté de la société, à la trésorerie pléthorique (60 milliards de dollars), de ne pas emprunter le chemin de la rupture alors que la rumeur de recruter le patron de Ford Alan Mually s’était répandue. L’action Microsoft avait d’ailleurs perdu plus de 4% à l’annonce de son maintien aux commandes du constructeur automobile.
Le poste suprême situé en haut de la pyramide procure à Nadella la particularité d’intégrer le cercle extrêmement fermé mais très respecté des hauts dirigeants de sociétés américaines d’origine indienne telle la directrice de PEPSI CO Indra Krishnamurthy Nooyi, Shantanu Narayen PDG de Adobe Systems ou encore Ajaypal Singh Banga responsable de Mastercard.

Certes, la force du groupe réside toujours non seulement dans sa puissante capacité financière, qui doit lui permettre d’innover efficacement mais aussi dans les marges conséquentes de son compartiment «  Windows » avec plus de 60% de résultat opérationnel.
L’entreprise vieille de 39 ans, a alimenté la révolution du PC, mais est aux prises, aujourd’hui, avec son identité après avoir manqué le virage de la révolution de l'informatique mobile.

Le nouveau Directeur Général de Microsoft va se concentrer sur les services Cloud plutôt que sur les licences de logiciels (pourtant à fortes marges) et va chercher à imiter le succès d'Apple en se concentrant sur les services en ligne et par le développement de la nouvelle tablette SURFACE.

La grande question pour les investisseurs réside dans la capacité de Satya Nadella à effectuer les changements nécessaires chez Microsoft. La stratégie globale devra intégrer non seulement les innovations technologiques mais aussi une politique de distribution de dividendes exceptionnels pour faire profiter les actionnaires de la trésorerie abondante ou de rachats d’actions afin de valoriser le titre. La performance de Microsoft sur les quinze dernières années se situe, hors distribution, proche du doublement soit loin derrière les mastodontes du secteur comme Apple (+5000%), malgré une centaine d’acquisitions pendant cette période.

Le nouveau PDG pense posséder les conditions optimales pour « changer le monde », une véritable ambition sans limite... 
Est-elle démesurée ? Et va-t-elle enfin se réaliser après de nombreux échecs au cours de la dernière décennie ? Les investisseurs attendent les premiers signes avant de revenir de manière ostentatoire sur le titre, ce qui ouvrirait la voie, peut être, à une nouvelle séquence boursière plus attrayante.