KIEV/KHARKIV, Ukraine, 4 mars (Reuters) - Plus d'un millier de manifestants ont défilé mardi, drapeaux ukrainiens à la main, à Donetsk, dans le sud-est de l'Ukraine où, jusqu'à présent, les partisans d'un rapprochement avec la Russie avaient davantage fait entendre leur voix.

Plusieurs centaines de militants pro-russes, emmenés par un certain Pavel Goubarev, occupent depuis lundi une partie du siège du gouvernement de la région, fief de l'ancien président Viktor Ianoukovitch.

Mardi, ils étaient plus nombreux à plaider pour le maintien dans le giron de Kiev et, parmi la foule, se trouvaient de nombreux Russes de souche.

"Mes parents viennent de Russie (...) Mes enfants et mes petits-enfants sont nés ici. Nous sommes pour l'Ukraine", a souligné Natalia Sitnik, descendue dans la rue pour dénoncer la perspective d'une invasion russe.

"Nous ne voulons pas d'aide. Je ne veux pas que Poutine vienne avec ses chars. Je ne veux pas qu'ils tirent sur mes enfants. Voici ce que je leur dis: ''ne me défendez pas, personne ne m'attaque'", a-t-elle ajouté.

Le cortège est resté à distance du siège du gouvernement pour éviter tout affrontement avec les tenants d'une intervention militaire de la Russie.

Selon les nouvelles autorités de Kiev, les manifestations pro-russes qui ont récemment éclaté à Kharkiv, Odessa ou Dniepropetrovsk ont été téléguidées par Moscou qui comptait trouver-là un prétexte pour envoyer ses soldats.

Toujours selon Kiev, la plupart de ces manifestants pro-russes n'étaient autres que des ressortissants russes acheminés par bus entiers.

Toujours est-il que de nombreux partisans de Pavel Goubarev n'étaient pas de Donetsk où l'on parle normalement russe avec un accent caractéristique. L'un d'entre eux, qui se présentait comme un mineur de la région, ne parvenait pas à donner le nom de son village ni à citer un gisement de charbon. (Lina Kushch et Alessandra Prentice; Simon Carraud pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)