par Gillaume Frouin

Manitou espère ainsi développer un réseau de concessionnaires en Inde, un pays "où le concurrent du chariot téléscopique reste l'éléphant", ou encore au Brésil, où ses machines seraient employées pour la récolte de la canne à sucre, a dit jeudi Jean-Christophe Giroux, directeur général du groupe.

"Nous avons connu l'an passé un rebond de 20% par rapport à 2009, mais on n'est toujours pas revenu à la moitié de notre pic d'activité de 2007", a-t-il déclaré au siège social d'Ancenis (Loire-Atlantique), où travaillent 1.200 de ses 3.000 salariés.

"Il faut à présent essayer de renouveler notre parc de clients, en nous positionnant sur les marchés émergents."

Deux ans après s'être séparé de 670 salariés, le groupe va aussi stimuler la demande en Europe, en créant à la mi-2011 un portail internet qui centralisera la revente de matériels d'occasion de ses concessionnaires.

Des offres de financements, grâce à des joint-ventures financières, seront également proposées aux clients.

"ON S'EST VRAIMENT FAIT PEUR"

"Nous avons vécu une année très atone sur le plan du business, par effet de bulle", a convenu Jean-Christophe Giroux.

"Les loueurs de machines avaient beaucoup acheté par anticipation en 2007 et 2008, mais leurs machines sont restées sur des parkings. Quand ils les ont revendues, ils ont saturé le marché de l'occasion."

Le réseau de sous-traitants a été également fragilisé par la crise, mais a pu être préservé en partie grâce à des dispositifs d'aide du conseil régional des Pays de la Loire.

"Certains de nos fournisseurs ne sont pas passés loin de la faillite, on s'est vraiment fait peur, mais on n'a pas connu de défaillance majeure", a dit le directeur général de Manitou.

"Certains sont venus nous voir en nous demandant de les racheter ou de prendre des parts dans leur capital, ce à quoi nous nous sommes refusé", a-t-il rappelé.

L'action de Manitou a flambé de plus de 66% en 2010. En fin d'après-midi, elle gagnait 0,4% à 17,67 euros sur l'indice Cac Mid and Small 190, portant sa capitalisation boursière à 664 millions d'euros.

Edité par Yves Clarisse