Pendant les deux heures de leçon, Mario Draghi, ancien professeur d'économie et de sciences politiques, a mis l'accent sur l'écart de plus en plus important dans certains pays entre le coût du travail et la productivité.

"C'était une présentation très claire qui a souligné que l'écart était en train de s'accroître, en particulier dans des pays comme l'Italie et la France", a dit un diplomate de la zone euro qui a eu connaissance de la réunion.

"Draghi a essentiellement dit: 'il y a deux manières de réduire cet écart, soit en diminuant le coût du travail, soit en améliorant la productivité' et il a expliqué que plus cet écart était important, moins grande était la marge de manoeuvre pour l'amenuiser", a-t-il ajouté.

Un autre responsable européen a rapporté que le cours avait constitué un "rappel à la réalité" pour les dirigeants de la zone euro, mais qu'il avait été bien accueilli, malgré son heure tardive (23 heures) et la masse de graphiques et de tableaux qui a été remise aux participants.

"A un moment, l'un des Premiers ministres a fait part de ses préoccupations quant à la hausse du coût unitaire du travail dans son pays, et a demandé à son homologue portugais d'évoquer la manière dont il avait abordé le problème", a raconté le responsable.

Angela Merkel, la chancelière allemande, a jugé la leçon utile et a rapporté que Mario Draghi avait concentré ses propos sur la manière "d'améliorer notre compétitivité".

Un troisième responsable européen a confirmé que le président de la BCE avait insisté sur "l'importance de ce qu'il appelle les 'trois c', la compétitivité, la confiance et le crédit".

Mario Draghi, qui a enseigné à l'université de Florence, a donné plus tôt dans la journée une version abrégée de sa leçon à l'ensemble des 27 dirigeants de l'Union européenne, qui ont également assisté à un discours sur la productivité de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne.

José Manuel Barroso a souligné que la baisse du coût du travail et l'amélioration de la productivité pouvaient contribuer à une hausse des exportations et a expliqué comment des pays comme l'Irlande, le Portugal et l'Espagne avaient transformé l'an dernier leurs déficits courants en excédents.

Avec Andreas Rinke et John O'Donnell; Julien Dury pour le service français, édité par Nicolas Delame

par Luke Baker