Paris (awp/afp) - L'assureur-crédit Coface table sur une évolution contrastée des prix des métaux sur la période 2018-2019 avec une poursuite de la hausse des métaux de base tandis que les métaux ferreux devraient baisser.

Depuis 2016, le secteur des métaux est sur une tendance haussière, soutenu par un contexte économique favorable et un usage accru en raison des évolutions technologiques, relève la Coface dans une étude publiée jeudi.

Depuis le début de l'année 2018, la Coface relève "une envolée des cours des métaux", de 37% pour l'aluminium, de 44% pour le cuivre, de 53% pour le nickel et un doublement pour le zinc.

Cependant, le secteur des métaux évolue vers "une croissance moins forte, moins soutenue parce qu'on a dépassé le pic de croissance", a déclaré Khalid Ait-Yahia, économiste de la Coface et un des co-auteurs de l'étude, lors d'une conférence téléphonique.

"On devrait avoir une croissance moins forte en 2018 qu'en 2017. Cela va influer sur la demande de métaux, et ce sera aussi le cas en 2019", a-t-il ajouté.

A l'inverse, l'acier, qui "dépend fortement" du marché chinois, devrait être affecté par un repli dans le secteur de la construction et une diminution des investissements dans les infrastructures, selon l'économiste.

La baisse de la demande en produits sidérurgiques en Chine devrait avoir "un fort impact pour les cours" de l'acier.

Dans ce contexte, les économistes de la Coface tablent sur une baisse du prix de l'acier de 19% sur la période décembre 2017-décembre 2019.

Dans le même temps, les prix des autres métaux devraient continuer à progresser, tirés notamment par la demande sur les batteries et les composants électroniques: +2% pour l'aluminium, +2,4% pour le cuivre, +14% pour le zinc, +18% pour le nickel.

Interrogé sur l'impact potentiel des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium et sur le climat de "guerre commerciale", M. Ait-Yahia a jugé que cela n'aura "pas un impact direct" sur les cours.

Mais "rien que le fait de mentionner une guerre commerciale induit de la volatilité sur les marchés, de la nervosité" et "cela aura un impact sur la confiance et, probablement, sur la croissance économique", a-t-il ajouté.

La Coface a classé le secteur des métaux comme étant à "risque élevé", c'est à dire un secteur où "la profitabilité est faible ou se détériore" par rapport à la moyenne d'activité du secteur.

afp/rp