La BCE a ralenti le rythme de ses hausses de taux d'intérêt jeudi, mais a souligné qu'un resserrement significatif restait à venir et a présenté des plans pour drainer les liquidités du système financier dans le cadre d'une lutte acharnée contre l'inflation galopante.

Les sources ont déclaré que c'était le résultat d'un compromis difficile après que la proposition de Philip Lane d'augmenter les taux d'un demi-point de pourcentage jeudi se soit heurtée à une opposition significative de la part des décideurs politiques insistant sur une augmentation de 75 points de base.

L'impasse a pris fin lorsque Mme Lagarde a proposé de signaler d'autres hausses de 50 points de base et un message hawkish sur l'inflation lors de sa conférence de presse, convainquant ainsi suffisamment de décideurs politiques pour soutenir la proposition.

Deux des sources ont déclaré que cela pourrait même signifier trois hausses consécutives de 50 points de base si les perspectives d'inflation ne s'amélioraient pas, bien qu'il n'y ait eu aucun engagement explicite en faveur d'une telle politique.

Le compromis lui a permis de décrocher une majorité pour la décision, bien que 8 à 10 décideurs sur 25 restent sceptiques - une proportion inhabituellement élevée.

Environ une demi-douzaine de dissidents ont tenu bon même après le compromis, tandis que d'autres ont déclaré qu'ils pourraient s'accommoder d'un mouvement de 50 points de base jeudi, à condition que Lagarde l'associe à un message belliciste lors de sa conférence de presse.

Un porte-parole de la BCE s'est refusé à tout commentaire.

Le débat sur la réduction du portefeuille obligataire de la BCE s'est avéré plus facile puisque les décideurs politiques ont discuté de la réduction de ces avoirs de 15 ou 20 milliards d'euros par mois à partir de mars ou d'avril avant de se contenter de la première option dans les deux cas.

Lors d'une conférence de presse après la décision, Mme Lagarde a déclaré que, sur la base des données actuelles, elle prévoyait une autre hausse de 50 points de base lors de la prochaine réunion de la BCE le 2 février "et peut-être lors de celle d'après, et peut-être même après".

Ceci est en contradiction avec la promesse de la BCE de prendre des décisions "réunion par réunion" et en fonction des données.