(Actualisé avec déclaration de Moscovici, contexte)

PARIS, 2 avril (Reuters) - Le ministre de l'Economie et des Finances sortant, Pierre Moscovici, a été choisi par François Hollande pour devenir commissaire européen lorsque l'exécutif communautaire sera renouvelé après les élections européennes de mai.

Critiqué pour n'avoir pas su s'imposer à Bercy, Pierre Moscovici peut néanmoins mettre à son crédit d'avoir obtenu de la Commission européenne un délai de deux ans supplémentaires pour ramener les déficits publics français à 3% du PIB.

"Il devrait être le candidat de la France à un poste de commissaire européen", a dit une source gouvernementale.

Interrogé mercredi par France 3 sur une prochaine nomination à Bruxelles, l'ancien ministre des Affaires européennes de Lionel Jospin, a implicitement confirmé l'information.

"Quand on propose quelqu'un à de hautes fonctions, c'est au président de la République de l'annoncer, ce qui ne tardera pas je pense", a-t-il estimé. "Si cela devait arriver, ce serait une reconnaissance de mon travail pour trouver une solution à la crise chypriote, à la crise grecque, ou pour obtenir un délai de deux ans pour réduire les déficits", a-t-il ajouté.

Pierre Moscovici devrait donc remplacer le commissaire français sortant Michel Barnier, qui a échoué, face l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, à prendre la tête de liste du Parti populaire européen (PPE) pour les élections européennes.

Jean-Claude Juncker sera confronté dans les urnes au candidat du Parti socialiste européen (PSE), l'Allemand Martin Schulz, actuel président du Parlement européen, et à celui des libéraux, l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt.

Le président de la Commission sera désigné par les dirigeants européens lors d'un prochain sommet et il choisira ensuite, avec les gouvernements des Vingt-Huit, les 27 autres membres de son équipe.

Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent prendre en compte les résultats des élections européennes pour remplacer José Manuel Barroso.

Ils estiment néanmoins que les traités ne les obligent en rien à choisir nécessairement comme président de la Commission européenne la tête de liste du parti qui remportera le plus de sièges au Parlement européen.

La nouvelle Commission entrera en fonction à l'automne prochain. (Julien Ponthus, avec Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)