Zurich (awp) - Les entreprises suisses ont davantage recouru à l'emprunt ces dix dernières années, ce qui a contribué à nettement augmenter leur endettement. La qualité de cette dette n'a cependant cessé de s'améliorer depuis l'an 2000, affirme jeudi la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Entre 2010 et 2021, l'endettement d'un échantillon de 92 entreprises a augmenté de près de 70%, passant à 223 milliards de francs suisses. Sur la même période, le résultat opérationnel avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) n'a augmenté que de 30%, souligne la ZKB dans son étude.

La solvabilité globale de ces sociétés s'est améliorée depuis près de 20 ans. Cela correspond à une relèvement de deux échelons de leur note de crédit, de BBB+ à A. La valeur du point sur laquelle repose cette évaluation n'a cependant cessé de se détériorer depuis 2010, en raison de l'augmentation susmentionnée de l'endettement.

En analysant le panel de 92 entreprises, la ZKB est arrivée à la conclusion que la Suisse s'en tire mieux dans le domaine de la solvabilité que bon nombre de pays européens. Les firmes helvétiques s'avèrent ainsi meilleures que leurs homologues françaises, allemandes, britanniques, italiennes et espagnoles.

Cette robustesse devrait mettre à l'abri ces sociétés des risques économiques et géopolitiques, à condition que la crise ne soit pas trop sévère. Les auteurs de l'études ont pris en considération trois scénarios. Le premier, soit un ralentissement conjoncturel, n'aurait aucun effet sur la note de crédit de 92 entreprises. Une crise comparable à celle de 2008-2009 entraînerait un abaissement de l'ordre d'un cran.

Le troisième scénario implique une récession sévère accompagnée d'une forte hausse des taux d'intérêts, qui aurait des conséquences plus fâcheuses pour la solvabilité des sociétés concernées. Pour ce cas de figure, la ZKB anticipe un rabotage de quatre échelons de la note de crédit.

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