FRANCFORT, 12 janvier (Reuters) - Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, est favorable à un plafonnement d'éventuels d'achats de dettes souveraines par la BCE, afin d'éviter d'écarter les investisseurs privés de ce marché, a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt.

Rien n'a été décidé à ce stade, a précisé le gouverneur de la Banque de France, ajoutant que le débat ne portait "pas seulement sur la question de savoir si nous devons le faire, mais aussi quand nous devrions le faire".

Le conseil de la BCE se réunit le 22 janvier pour sa prochaine réunion de politique monétaire et pourrait décider de commencer à racheter des montants importants d'obligations d'Etats dans le cadre d'une politique dite d'"assouplissement quantitatif" (QE), pour empêcher la déflation de s'installer.

"Mon point de vue personnel est que si nous décidions de nous doter d'un programme de rachat d'obligations d'Etat, nous devrions fixer un plafond en termes de pourcentage de ce que nous achèterions afin que l'essentiel du financement continue à reposer sur le marché privé", a-t-il déclaré.

Un tel plafond devrait limiter les rachats de la BCE à une certaine part de l'encours de dette de chaque pays, a-t-il dit.

"A mon avis, un programme de ce type ne peut être lancé que si une majorité de la dette continue à être détenue par des investisseurs privés", a-t-il précisé au journal allemand.

Il a également jugé que la question de savoir si la dette grecque devait être incluse dans un tel programme était secondaire par rapport à celles du calendrier et de la nécessité.

"Le problème grec est modeste par rapport à la question de savoir si et quand nous étendons notre nouvelle politique monétaire à de nouveaux segments du marché", a-t-il expliqué. (Eva Taylor and Paul Carrel, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)