Jupiter AM ne partage pas l'opinion de plusieurs analystes et gérants selon lesquels la hausse du marché obligataire va toucher à sa fin en 2016. Cette théorie est notamment basée sur le fait que la hausse actuelle, encouragée par la politique de taux bas, constitue une bulle qui finira par se dégonfler avec le resserrement monétaire initié notamment par la Fed.

Mais, pour Ariel Bezalel, gérant du fonds Jupiter Dynamic Bond chez Jupiter AM, "nous sommes encore loin de la grande normalisation, et les taux vont rester bas encore un certain temps. La faculté des banques centrales à remonter les taux reste limitée dans un environnement où les niveaux élevés d'endettement et le vieillissement de la population dans la plupart des pays développés pèsent sur la croissance économique. Le développement de nouvelles technologies de rupture est un autre obstacle pour l'inflation mondiale. Dans ce contexte, nous pensons que le resserrement des conditions monétaires internationales ne pourra se faire que graduellement et nous pensons que la duration continuera à bien performer."

Le gérant de Jupiter AM se montre d'autant moins inquiet pour le marché obligataire qu'il n'exclut pas de nouveaux chocs déflationnistes. Pour Ariel Bezalel, la Fed "pourrait regretter la hausse de taux de décembre, surtout maintenant que le ralentissement du commerce mondial commence à toucher l'industrie manufacturière domestique. La reprise américaine est fondée sur des bases qui ne nous paraissent pas très solides". Le gérant explique que la banque centrale américaine a sans doute réagi trop tard pour commencer à resserrer sa politique monétaire : "on dirait presque que la Fed a cherché à réparer l'erreur de ne pas avoir commencé à normaliser sa politique monétaire plus tôt dans le cycle, avant que les déséquilibres dans le système financier ne soient si prononcés."