par Elias Biryabarema

KAMPALA, 16 novembre (Reuters) - Au moins trois personnes sont mortes mardi dans un triple attentat suicide à Kampala, la capitale de l'Ouganda, qui a fait également au moins 33 blessés dont cinq sont dans un état critique, selon les autorités.

Ce bilan ne prend pas en compte les trois kamikazes qui ont également péri dans ces attaques, a déclaré Fred Enanga, porte-parole de la police. Des policiers figurent parmi les personnes décédées, a-t-il dit.

Les attaques ont été revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) via le compte Telegram de son organe de presse.

Le premier attentat, commis par un homme portant un sac à dos, s'est produit près du commissariat central de la ville et a fait deux morts.

Une autre personne est décédée dans les attaques suivantes menées par deux kamikazes à moto, dont l'une près du Parlement, a encore précisé le porte-parole de la police ougandaise.

Les explosions ont incendié plusieurs véhicules et projeté des débris de verre.

Selon Fred Enanga, la police antiterroriste a arrêté un quatrième suspect qui se préparait à commettre un autre attentat et s'est lancée à la poursuite d'autres membres du groupe.

L'Ouganda a déjà connu des attentats sanglants sur son sol, notamment des attaques menées par le groupe djihadiste somalien Al Chabaab, dont l'une a fait 70 morts en 2010.

Les ADF sont un groupe distinct, fondé par des musulmans ougandais et aujourd'hui actif dans des zones forestières de l'est de la République démocratique du Congo voisine, où il est jugé responsable de la mort de milliers de civils.

Le mois dernier, l'Etat islamique a revendiqué un premier attentat en territoire ougandais, l'attaque d'un poste de police dans le quartier de Kawempe à Kampala, qui a fait un mort.

Le groupe djihadiste a également affirmé qu'un attentat à la bombe dans un restaurant de la capitale avait été commis par un de ses "détachements de sécurité" dans la "province d'Afrique centrale".

L'attaque, qui a coûté la vie à une serveuse et fait trois blessés, a été attribuée par la police aux ADF, qui ont prêté allégeance à l'Etat islamique.

Selon Dino Mahtani, expert à l'International Crisis Group, la récente affiliation des ADF à l'Etat islamique aurait attiré un certain nombre de ressortissants étrangers aux visées djihadistes dans les camps du groupe islamiste ougandais. (Avec la contribution de Katharine Houreld; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)