À Paris, l'indice CAC 40 perdait 2,5% à 4.368,57 points à 09h20 après avoir ouvert en recul de 3%. À Francfort, le Dax cédait 3,1% et à Londres, le FTSE se repliait de 1,96%. Au niveau européen, l'EuroStoxx 50 abandonne 2,47% et le FTSEurofirst 300 2,33%.

Tous les indices sectoriels se replient, de 1,6% pour le secteur défensif de l'alimentation et des boissons à 4,7% pour les ressources de base, particulièrement sensibles aux mauvaises nouvelles sur la Chine.

Depuis le début de la semaine, le CAC perd 5,6% et le FTSEurofirst 5,4%, les craintes sur la croissance chinoise s'ajoutant à la chute du pétrole avec un Brent passé sous les 33 dollars le baril (-5%), à des creux de près de 12 ans.

Les Bourses chinoises ont fermé de manière anticipée après avoir perdu plus de 7% en moins d'une demi-heure d'échanges, plongeon qui, comme cela avait déjà été le cas lundi, a déclenché l'activation des tout nouveaux "coupe-circuits" mis en place après le krach de l'été dernier.

La Banque populaire de Chine a pris de court les acteurs de marché en fixant le cours pivot de la devise chinoise à 6,5646 yuans pour un dollar, un plus bas depuis mars 2011. Cela représente un repli de 0,5% par rapport à mercredi et constitue la baisse quotidienne la plus marquée depuis la mi-août, quand une dévaluation inattendue de 2% avait fait vaciller les Bourses mondiales. Les investisseurs craignent que Pékin, dans le but de soutenir ses exportateurs, n'accélère la rapide dépréciation du yuan, ce qui pourrait signifier que l'économie de la Chine est plus faible qu'ils ne l'avaient imaginé. Ce sentiment pourrait déboucher sur une nouvelle vague de dévaluations compétitives à travers l'Asie et dans d'autres grandes économies.

L'autorité chinoise de régulation financière a tenté sans succès d'enrayer la chute des marchés en publiant de nouvelles règles limitant la vente d'actions par les gros actionnaires d'entreprises cotées.

Le yen profite de son statut de valeur refuge pour grimper à un pic de 4 ans et demi face au dollar. Les devises liées aux matières premières dégringolent.

(Sudip Kar-Gupta, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)