Lundi 27 Août 2012
AFP - nouvelobs.com
Jean-Luc Mélenchon, adversaire du traité budgétaire européen,
a appelé à une manifestation nationale à Paris pour réclamer
un référendum sur sa ratification, dimanche en clôturant les
Estivales citoyennes du Front de gauche à
Saint-Martin-d'Hères (Isère).
"Nous, Front de gauche nous adressons, non pas à ceux
qui sont d'accord avec nous (...) mais à tous ceux qui
veulent, personnes, organisations, associations,
syndicats", un appel "à une manifestation nationale
à Paris venant de tout le pays", a déclaré le dirigeant
du FG, évoquant la nécessité d'"une sorte de comité
national pour le référendum".
Il s'agit de "montrer la force qui dit "non",
a-t-il aussi déclaré, sans préciser la date qu'il souhaitait
pour cette mobilisation.
Dans son discours, Jean-Luc Mélenchon s'est en est de nouveau
pris à Jean-Marc Ayrault qu'il a accusé d'avoir "raconté
des bobards" aux jeunes socialistes du MJS samedi lors
de l'université d'été de La Rochelle, sur les questions
européennes.
"Qu'est ce que c'est que cette réhabilitation de Nicolas
Sarkozy à laquelle nous avons assisté hier
(samedi)?", a-t-il demandé, reprochant au Premier
ministre de ne plus avoir les réserves qu'il affichait début
2012 - alors dans l'opposition - face à un
mécanisme de financement des pays en difficulté de la zone
euro défendu par l'ancienne majorité.
L'eurodéputé a aussi réagi à une déclaration du chef du
gouvernement affirmant au JDD, à propos de l'ajout d'un volet
croissance au traité budgétaire européen, que "le vote
des Français (pour François Hollande, ndlr) a fait bouger les
lignes". "Quelles lignes, quelles pages, quels
mots, quelles virgules, la couleur du papier", s'est
interrogé Jean-Luc Mélenchon, avant de répondre:
"Rien !".
Il s'est également adressé aux personnalités qui se sont
déclarées contre le traité. "Eva (Joly, EELV), viens,
marche en tête de la manifestation et s'il y a un problème je
veux bien être à la queue", a-t-il lancé.
L'ex-candidate EELV, qui s'est déclarée pour un référendum
sur le traité, avait critiqué Jean-Luc Mélenchon durant les
universités d'été d'Europe Ecologie Les Verts jeudi.
"On ne peut pas demander un référendum au nom de la
démocratie en Europe et applaudir à deux mains en Amérique du
sud l'autoritarisme tropical du président Chavez",
avait-elle dit.
M. Mélenchon a ensuite sollicité le chef de file des
sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, et la sénatrice PS
Marie-Noëlle Lienemann, qui "représentent le
peuple". "Si vous vous laissez gommer, vous vous
laisserez passer la muselière !", a-t-il ajouté en
référence à un terme récemment employé avec ironie par Cécile
Duflot pour évoquer la solidarité gouvernementale.
Avant la manifestation nationale qu'il appelle de ses voeux,
Jean-Luc Mélenchon a donné rendez-vous aux militants à la
fête de l'Humanité qui se tient les 14, 15 et 16 septembre,
"première grande mobilisation populaire".
Avant Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF
Pierre Laurent avait dit à la tribune que le traité européen,
qui sera soumis au Parlement en octobre, "est à la ligne
près celui signé par Nicolas Sarkozy et Angela
Merkel".
"C'est une camisole de force qui sera assignée à la
France si nous signons ce pacte", a-t-il ajouté,
appelant à faire "des deux années qui viennent, deux
années de lutte et de conquête sociale".
"A ceux qui nous cherchaient des poux la semaine
dernière, la meilleure nouvelle est le dynamisme intact du
Front de gauche !", a prévenu le numéro un
communiste.
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