La France et l'Espagne se présentaient sur le marché alors que la Grèce, qui vient de renforcer les mesures d'assainissement de ses finances publiques, lançait une émission d'obligations à 10 ans à laquelle elle avait dû renoncer la semaine dernière en raison des conditions de marché.

Le montant émis par la France se situe dans le haut de la fourchette annoncée (7,0 à 8,5 milliards d'euros) et porte sur des obligations assimilables du Trésor (OAT) de maturité 10, 15 et 30 ans qui ont été, selon un expert, adjugées à "des niveaux de marché historiquement bas pour la France".

Le taux moyen pondéré de l'OAT de référence à 10 ans, la 3,50% avril 2020, est ressorti à 3,45%, soit une baisse de 13 points de base par rapport à l'adjudication du mois dernier.

L'Espagne a également émis dans des conditions relativement bonnes 4,5 milliards d'euros d'obligations à 5 ans, également dans le haut de la fourchette annoncée.

"Avec l'offre des périphériques (de la zone euro) sur des charbons ardents (...) les adjudications françaises ont été quelque peu reléguées au sein du noyau dur (de la zone euro). Or, les OATs sont très attractives", estime David Shnautz, stratégiste taux chez Commerzbank.

Il juge par ailleurs passable l'opération espagnole compte tenu de l'émission grecque et de l'attente de la conférence de presse du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la banque.

La BCE a annoncé en milieu de journée qu'elle ne modifiait pas ses taux directeurs.

Les ordres d'achat des obligations grecques à 10 ans ont atteint 16,0 milliards d'euros et le gouvernement entend lever 5,0 milliards d'euros. Le rendement offert a été fixé à 300 points de base au-dessus de la courbe des swaps.

Raoul Sachs, édité par Jean-Michel Bélot