Affaires économiques et monétaires - 19-02-2013 - 10:33
Commission : Affaires économiques et monétaires

Des bulles inflationnistes potentielles existent toujours pour l'économie de la zone euro et les effets possibles des taux de change de l'euro sur l'inflation doivent être surveillés, a averti le Président de la BCE, Mario Draghi, en commission économique, lundi. Il a souligné que les banques avaient besoin d'un système de surveillance unique fort et de règles communes pour la résolution des crises. Les députés ont demandé à la BCE d'accroître les prêts bancaires octroyés à l'économie réelle.

D'après la BCE, certains risques existent toujours pour l'économie de la zone euro, notamment d'éventuelles bulles inflationnistes. La confiance reste faible mais stable, et la BCE s'attend à ce que l'inflation chute en dessous des 2 % à court terme, a déclaré M. Draghi. Il a ajouté que les effets possibles des taux de change de l'euro sur l'inflation devaient être surveillés, même si la BCE n'a pas d'objectif précis en termes de taux de change de l'euro.


Prêts à l'économie réelle


De nombreux députés ont instamment invité la BCE à agir davantage en vue d'encourager les banques à octroyer des prêts à l'économie réelle. M. Draghi a répété qu'il s'agissait de la "priorité politique numéro 1" de la BCE. Toutefois, il a également fait remarquer que la BCE ne contrôle pas l'ensemble des facteurs nécessaires en vue de restaurer les flux des prêts aux petites entreprises et aux ménages. Il a, en outre, averti que si les banques étaient obligées de prêter des fonds, la BCE deviendrait alors responsable de leurs prêts.


Certains députés ont souligné que les petites et moyennes entreprises dans certains pays de l'UE payaient des taux d'intérêt beaucoup trop élevés par rapport à d'autres. M. Draghi estime que ces différences vont s'amoindrir pendant le deuxième semestre de 2013.


Une austérité "intelligente"


Les députés de centre gauche ont demandé à M. Draghi si la BCE comptait plaider en faveur d'une austérité "plus souple" dans les pays les plus durement touchés par la crise, soulignant que les règles de gouvernance économique du "paquet de six" permettaient une telle flexibilité.


M. Draghi a répondu que la solution n'était pas de repousser les mesures d'austérité mais de les élaborer de telle manière à réduire leurs effets négatifs, ce qui pourrait, par exemple, se faire en continuant à réduire davantage les dépenses plutôt qu'en augmentant les taxes, ou en mettant en œuvre les réformes structurelles plus rapidement.


Surveillance bancaire et résolution de crise


De nombreux députés ont également demandé l'opinion de M. Draghi sur la meilleure manière de créer un système de surveillance bancaire unique qui n'affaiblisse pas le marché unique et qui soit équitable pour toutes les banques en dehors de la zone euro. M. Draghi a admis qu'il s'agissant d'une tâche "complexe", mais qu'il estime "réalisable". Il a également souligné que le système devait apporter de véritables changements.


M. Draghi a ajouté qu'il fallait établir rapidement des règles communes pour résoudre les crises bancaires. La présidente de la commission, Sharon Bowles (ADLE, UK), a invité la Commission européenne à présenter sa proposition avant l'été.


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