par Julien Toyer

Réunis à Bruxelles lundi et mardi, les ministres des Finances de la zone euro et de l'UE se pencheront aussi sur la prochaine série de stress tests bancaires, qui doivent être conduits à partir de février, alors qu'ils continuent de diverger sur l'opportunité d'y inclure un test de liquidité.

"Il ne faut pas s'attendre à des résultats lundi et mardi", a expliqué l'une de ces sources, tout en concédant que différentes options étaient sur la table : relever les garanties du fonds, revoir à la hausse sa capacité réelle d'emprunt ou faire évoluer ses missions pour lui permettre par exemple d'acheter des obligations sur le marché secondaire.

Berlin reste cependant pour le moment opposé à tout relèvement du fonds européen ou à une utilisation pour racheter des obligations, même si un porte-parole du gouvernement allemand a relevé que celui-ci devait être rendu plus efficace.

Il faisait notamment référence au fait que le FESF a été doté lors de sa création de 440 milliards d'euros de capacité théorique mais que sa capacité effective de prêt était pour l'instant limitée à environ 250 milliards.

Par ailleurs, le succès des émissions d'obligations lancées cette semaine par la Grèce, le Portugal et l'Espagne réduit le sentiment d'urgence et offre un répit aux dirigeants européens pour mettre au point un "paquet" de mesures susceptible d'endiguer définitivement la crise.

STRESS TESTS

Vendredi matin, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a ainsi indiqué que l'augmentation du FESF était l'une des options envisagées mais que l'architecture du Mécanisme de stabilité européen et ses conditions d'utilisation étaient aussi un élément important des travaux en cours.

Elle a précisé que les ministres des Finances présenteraient des propositions aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union lors du Conseil européen de mars.

Le ministre portugais, Fernando Texeira dos Santos, a quant à lui appelé les Européens à fournir une réponse coordonnée à la crise, via des mécanismes budgétaires communs et une gouvernance économique renforcée.

Son pays est considéré par la plupart des économistes comme étant susceptible de devoir faire appel à l'aide européenne et, selon plusieurs sources, les ministres des Finances pourraient exiger de Lisbonne que de nouvelles mesures d'économies budgétaires soient présentées sous peu.

Les deux réunions de lundi et mardi devraient également faire une large place à la discussion sur les prochains stress tests bancaires.

La précédente série, réalisée en juillet dernier, était parvenue à rassurer temporairement les investisseurs, mais la chute de plusieurs banques irlandaises à l'automne dernier a relancé les spéculations sur leur qualité.

Alors que ces tests doivent débuter en février, les Vingt-Sept ne sont toujours pas parvenus à se mettre d'accord sur des critères communs. Ils butent en particulier sur la question d'un test de liquidité.

"Les divisions restent fortes. Un accord ne semble pas à portée de main", expliquait vendredi une source participant aux négociations.

Julien Toyer, édité par Jean-Michel Bélot