WASHINGTON, 12 avril (Reuters) - La Chine s'est déclarée favorable, samedi, à une aide financière du Fonds monétaire international en faveur de l'Ukraine, tout en s'inquiétant des capacités de financement de l'institution alors que le Congrès américain n'a toujours pas ratifié le projet de réforme du FMI.

Le vice-ministre chinois des Finances Zhu Guangyao, présent à Washington pour les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, a déclaré à un petit groupe de journalistes occidentaux qu'il était préoccupé par le fait que plus de 85% des prêts du FMI étaient actuellement concentrés sur l'Europe.

Zhu a souligné l'importance de réagir rapidement à tout autre problème qui pourrait survenir dans une autre partie du monde en ajoutant: "C'est pour cette raison que la capacité financière du FMI est devenue si importante."

Concernant l'Ukraine, le vice-ministre s'est dit préoccupé par les conséquences potentielles de la crise, en particulier en Europe, qui est déjà confrontée à un risque de déflation.

"C'est aussi une question géopolitique. Nous espérons que la concrétisation d'un risque géopolitique ne provoquera pas un grand choc pour l'économie mondiale, en particulier pour l'économie européenne."

"C'est pourquoi nous soutenons toute action nécessaire pour apaiser les tensions et stabiliser l'économie."

En plus de soutenir le principe d'une aide du FMI à Kiev, qui est en cours de finalisation par le conseil d'administration de l'institution, la Chine garde d'étroits contacts bilatéraux avec l'Ukraine avec qui elle coopère déjà dans de nombreux domaines dans l'agriculture ou l'industrie.

"Nous poursuivrons le renforcement de notre coopération", a déclaré Zhu Guangyao.

Le FMI s'est engagé à couvrir les besoins de financement de l'Ukraine à hauteur de 27 milliards de dollars au cours des deux prochaines années. L'ampleur exacte du programme d'aide dépendra de la contribution d'autres créanciers internationaux comme l'Union européenne, a précisé vendredi le responsable du département Europe au sein du FMI, Reza Moghadam.

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Le G20 donne jusqu'à fin 2014 aux Etats-Unis pour voter la réforme du FMI (David Brunnstrom; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)