Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) s'est contracté de 1,7% sur un mois, à 3.531.000, soit 60.000 personnes de moins qu'à fin février. Un recul d'une telle ampleur est inédit depuis septembre 2000.

En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi n'a diminué que de 0,2%, soit 8.700 personnes de moins qu'en février, à 5.454.100 (5.767.700 en incluant les départements d'Outre-mer, également en recul de 0,2%).

Ces deux catégories ont en effet vu leurs effectifs progresser de 2,7% sur un mois en mars pour atteindre de nouveaux records, avec un cumul de 1.923.100 personnes (+51.300).

Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de 0,5% pour la catégorie A et affiche une hausse de 3,0% en prenant en compte les catégories B et C.

TENDANCE BAISSIÈRE

En février, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A avait atteint un nouveau record sous l'effet d'une progression de 1,1%, avec une augmentation de 0,1% pour les catégories A, B et C.

Depuis l'été dernier, le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A a connu une alternance de hausses et de baisses dans une fourchette étroite suggérant une amorce de stabilisation.

La ministre du Travail Myriam El Khomri, qui préfère s'attacher à une évolution trimestrielle plus révélatrice de la tendance, a salué dans un communiqué "la première baisse trimestrielle significative depuis le dernier épisode de reprise de 2010-2011" en soulignant que le nombre de demandeurs d'emploi sans activité avait diminué de 50.000 (-1,4%) depuis le début de l'année.

A une semaine du début de l'examen par les députés de son projet de réforme du Code du travail, ces chiffres sont venus alimenter le débat.

Le Medef, qui a été déçu par les changements visant à apaiser la contestation des organisations de jeunesse et de certains syndicats de salariés, a salué dans un communiqué la baisse du chômage et a de nouveau réclamé un retour au texte initial.

De son côté, la CFDT estime que la baisse tendancielle du chômage est "insuffisante pour bénéficier à tous" et que "l'assurance chômage reste donc plus que jamais un revenu de remplacement indispensable."

Alors que le Medef a menacé la semaine dernière de se retirer des négociations sur l'assurance chômage si le gouvernement ne revenait pas à la version originelle du projet de loi, la CFDT déclare que "le patronat doit faire face à ses responsabilités (...) cesser son chantage et s'engager pleinement dans la négociation".

REPLI POUR LES JEUNES

Le syndicat réformiste a validé les rectifications apportées par le gouvernement et ne participe pas à la journée de mobilisation de jeudi contre la loi Travail.

Par tranche d'âge, pour les trois catégories A, B et C, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a diminué de 0,4% chez les moins de 25 ans, reculé de 0,2% pour les 25-49 ans mais progressé de 0,1% chez les 50 ans et plus sur le mois.

Sur un an, le repli s'élève à 2,9% pour les jeunes mais la tranche des 25-49 ans enregistre une hausse de 2,7% et les seniors connaissent une progression de 7,7%.

Le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi, considérés comme chômeurs de longue durée, s'est stabilisé en mars, à 2.483.600, mais augmente de 0,6% sur le trimestre et de 7,5% sur un an.

Sur les trois mois à fin mars, les entrées à Pôle Emploi dans les catégories A, B et C ont augmenté 0,4% par rapport au trimestre précédent (+1,6% sur un an), notamment sous l'effet d'un bond des premières entrées (+16,5%).

Les sorties ont enregistré dans le même temps et sur le même périmètre une progression de 5,1% sur trois mois (+8,9% sur un an), avec en particulier une nette augmentation des cessations d'inscription pour défaut d'actualisation (+8,3%) et entrée en stage (+9,3%).

(Myriam Rivet, Leigh Thomas et Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)