(Actualisé avec précisions à Los Angeles, précisions sur Portland)

par Alexander Besant et Olga Grigoryants

NEW YORK/LOS ANGELES, 13 novembre (Reuters) - Aux cris de "pas mon président" et "l'amour triomphe de la haine", plusieurs milliers de manifestants sont à nouveaux descendus dans la rue samedi aux Etats-Unis pour protester contre l'élection du populiste Donald Trump à la présidence.

Les rassemblements les plus importants ont eu lieu à New York, Los Angeles et Chicago.

Les organisateurs dénoncent les mesures promises par le président élu pour limiter l'immigration et stigmatiser les musulmans. Ils rappellent aussi les accusations d'agressions sexuelles dont fait l'objet le magnat de l'immobilier new-yorkais.

A New York plusieurs milliers de personnes ont remonté la Cinquième Avenue, pour arriver au pied de la Trump Tower, la tour construite par le milliardaire et qui lui sert de domicile.

"Nous sommes horrifiés par le fait que le pays ait élu un misogyne et un raciste incroyablement non qualifié sur un programme qui est totalement haineux", a commenté Mary Florin-McBride, 62 ans. Cette banquière new-yorkaise à la retraite brandissait une pancarte portant l'inscription "pas de fascisme en Amérique".

A Los Angeles, plusieurs milliers de personnes se sont retrouvés sous les palmiers du parc MacArthur avant de prendre le chemin du centre-ville. "Dump Trump" ("Videz Trump") et "Minorities Matter" ("Les minorités, ça compte") pouvait-on lire sur certaines pancartes.

COEUR BRISÉ

On apercevait des drapeaux américains, mexicains et des "rainbow flags" aux couleurs de l'arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT. Portant un panneau "Keep Love Legal" (que l'amour reste légal"), Alex Seedman, 25 ans, habitant Los Angeles, explique que Trump, qu'il qualifie de fasciste, n'abroge les mesures autorisant les unions entre personnes de même sexe.

Evelyne Werzola, 46 ans, immigrée d'Afrique du Sud, raconte qu'elle sait, parce qu'elle l'a vécu, ce qu'un Etat policier est capable de faire. Elle dit avoir le coeur brisé pour le "rêve américain" et dit vouloir "combattre pour garder vivant ce qui représente l'Amérique".

Les manifestations, qui ont commencé mardi soir après l'annonce surprise de la victoire du candidat républicain, ont jusqu'ici été plutôt pacifiques. Toutefois à Portland, dans l'Oregon, un manifestant a été blessé par balle samedi matin par un jeune homme qui s'est enfui.

Selon la police de Portland, quatre personnes ont été interpellées dans cette affaire. Elles feraient partie d'une bande criminelle.

Samedi soir, certains manifestants ont jeté des bouteilles et attaqué une équipe qui tournait un film, a annoncé la police qui dit avoir procédé à des arrestations parce que la foule refusait de se disperser.

Bien qu'ayant obtenu moins de voix qu'Hillary Clinton - 60,3 millions contre 60,8 millions - Donald Trump l'a emporté en nombre de grands électeurs chargés d'élire le chef de l'Etat, grâce à sa bonne performance dans les Etats indécis comme le Michigan et la Floride. (Avec Jane Ross à Los Angeles et Brendan O'Brien à Milwaukee; Danielle Rouquié pour le service français)