par Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 2 mai (Reuters) - La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, sous l'effet du repli du secteur bancaire dans un contexte de craintes sur le secteur financier, alors que les investisseurs tentaient d'anticiper la ligne qu'adoptera la Réserve fédérale américaine (Fed) dans sa campagne de hausse des taux d'intérêt.

L'indice Dow Jones a cédé 1,08%, ou 367,17 points, à 33.684,53 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 48,29 points, soit 1,16%, à 4.119,58 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 132,09 points (1,08%) à 12.080,51 points.

Il est attendu que la Fed annonce mercredi, à l'issue de sa réunion de deux jours de politique monétaire, un relèvement de 25 points de base de ses taux d'intérêt pour les porter à 5%-5,25%.

Les investisseurs attendent aussi de la banque centrale américaine des indices sur sa campagne de resserrement monétaire, avec la possibilité qu'elle suggère que cette hausse sera la dernière - tout du moins, à court terme.

Selon Thomas Hayes, président de Great Hill Capital, le "message envoyé aujourd'hui par le marché est que la Fed doit (laisser entrevoir) une pause, ou dans le cas contraire nous allons continuer de constater des remous dans le système bancaire".

Dans le sillage de la faillite de First Republic Bank , dont la plupart des actifs ont été rachetés par JPMorgan Chase dans le cadre d'un accord bouclé lundi, les titres des banques régionales américaines ont continué de chuter.

PacWest Bancorp a dégringolé de 27,8%, tandis que Western Alliance Bank et Comerica ont respectivement perdu 15,1% et 12,4%.

Exacerbant les inquiétudes, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que le gouvernement fédéral pourrait être incapable de répondre à toutes ses obligations financières d'ici le 1er juin si aucune mesure n'est adoptée par le Congrès pour relever le plafond de la dette américaine.

L'hypothèse d'un défaut sur la dette des Etats-Unis a provoqué un repli des prix du pétrole, tirant vers le bas l'énergie qui a enregistré, avec -4,3%, la plus forte baisse parmi les secteurs majeurs du S&P-500, juste devant les finances, en recul de 2,3%.

Si les craintes d'une récession et la situation du secteur bancaire alimentent l'idée d'une baisse des taux d'intérêt au second semestre, l'inflation reste nettement supérieure à l'objectif de 2% de la Fed tandis que le marché de l'emploi affiche toujours sa résilience - des éléments qui plaident contre un assouplissement de la politique monétaire.

Notant ces "signaux contradictoires", Alan Lewis, chef des investissements de DiversyFund, a estimé que "la Fed va continuer de relever les taux jusqu'à ce que quelque chose casse dans l'économie (...)".

A mi-parcours de la saison des résultats, les analystes s'attendent à ce que les entreprises du S&P-500 publient des chiffres d'affaires trimestriels en repli de 1,4% sur un an, contre une prévision initiale de -5,1%, selon des données Refinitiv, alors que les résultats meilleurs qu'attendu de géants technologiques, notamment, ont rassuré. (version française Jean Terzian)