Qu’en est-il de la situation actuelle ?
 
Il faut tout d’abord rappeler que ce sont près de 85 milliards de dollars d’actifs que la Fed rachète tous les mois et ce pour soutenir l’économie américaine et in fine la faire repartir. Depuis la mise en place du premier Quantitative easing et les différentes opérations Twist, l’institution détient près de 1 645 milliards de dollars soit 15% de la dette fédérale négociable.
Cependant, de plus en plus de membres du comité s’inquiètent de voir cette politique accommodante continuer, ayant peur d’un dérapage inflationniste qui entrainerait de nouveau une instabilité financière.
 

Où veut-elle aller ?
 
Ainsi, plusieurs gouverneurs souhaiteraient désormais voir davantage de flexibilité pour les montants alloués aux assouplissements, en d’autres termes les réduire, voyant la situation économique s’améliorer de jour en jour.  En revanche, tout le monde semble être d’accord pour conserver des taux directeurs dans une fourchette de 0 à 0.25%, conditionnés d’ailleurs à un retour du taux de chômage sous la barre des 6.5%.
 
Cependant, Ben Bernanke semble bien décidé, malgré tout, à poursuivre la stratégie actuelle jusqu’à constater un rebond franc de l’économie du Nouveau continent.
 

Que devons nous en conclure ?
 
Alors que l’on pouvait penser à un durcissement du discours suite à plusieurs déclarations réticentes de membres de la Réserve fédérale, son Président a clairement indiqué une continuité de la stratégie actuelle saluant au passage la réussite de cette dernière.

Evolution de la courbe du chômage depuis 2009




Evolution des ventes de logements neufs depuis mars 2008





A titre d’exemple, ces deux graphiques permettent de constater une amélioration notoire de l’économie de la première puissance mondiale. Le redressement du secteur immobilier américain (illustré ici par les ventes de logements neufs), est un symbole assez fort puisque c’est par ce dernier que la crise était arrivée (crise des subprimes) et c’est par ce dernier qu’elle devra en sortir !
  

Des échéances d’importance à l’horizon
 
La convergence des différents indicateurs ne doit cependant pas occulter les échéances importantes dont l’administration américaine aura à faire face, à commencer par la deuxième étape du fiscal cliff.
D’ici jeudi, si les deux Chambres du Congrès n’ont pas trouvé d’accord sur un échelonnement dans la réduction des dépenses, ce seront, dès le 1er mars, 85 milliards de coupes automatiques des dépenses qui seront effectuées et ainsi des milliers de fonctionnaires se retrouveront de facto au chômage (700 000 emplois).
 
Cette date marquera le début d’importantes échéances à venir pour les Etats-Unis avec notamment la fin de la loi d’appropriation (27 mars), permettant à l’administration Obama d’appliquer son budget avant même que celui-ci soit approuvé par le Congrès. Par la suite, le plafond de la dette sera de nouveau atteint le 19 mai prochain, un nouvel accord sera donc nécessaire.
 
En somme, ces rendez-vous pourraient laisser place à une véritable guéguerre politique entraînant par la suite quelques soubresauts dans l’économie. Bien conscient de ces échéances à hauts risques, Ben Bernanke écarte, pour le moment, toute stratégie d'arrêt de ces mesures non orthodoxes.