VARSOVIE (Reuters) - Les Ukrainiennes qui ont fui en Pologne pour échapper à la guerre doivent pouvoir bénéficier de droits internationalement reconnus, comme le droit à l'avortement, sévèrement restreint par Varsovie, a déclaré vendredi une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

La Pologne n'autorise depuis 2020 l'avortement qu'en cas de viol ou d'inceste, ou lorsque la vie et la santé de la mère sont considérées en danger.

Des militants des droits de l'homme se sont inquiétés des difficultés auxquelles pourraient être confrontées les Ukrainiennes qui auraient été victimes de viol, l'Onu ayant fait état de nombreuses allégations de viols et violences sexuelles imputées aux forces russes.

"Il existe des politiques particulières dont nous estimons qu'elles ne répondent pas aux normes internationales", a déclaré Gillian Triggs, Haute-Commissaire assistante chargée de la protection, lors d'un point de presse.

"(Les victimes de violences sexuelles) ont besoin de conseils et d'assistance. Dans certains cas, elles auront besoin d'avortements. Nous soulèverons cette question (...) avec le gouvernement (polonais)", a-t-elle ajouté.

Gillian Triggs a déclaré que le HCR accompagnerait les femmes qui ont besoin d'avorter pour s'assurer qu'elles puissent le faire en Pologne ou ailleurs.

Un porte-parole du gouvernement polonais n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

(Reportage d'Anna Koper ; version française Elena Vardon)