PARIS, 7 octobre (Reuters) - Nicolas Sarkozy a implicitement accusé vendredi soir Alain Juppé de "compromission" et de "confusion déloyale" pour avoir invité les électeurs de gauche à participer à la primaire d'investiture présidentielle de la droite et du centre.

L'enjeu de la participation au scrutin des 20 et 27 novembre, pour lequel le maire de Bordeaux part favori, attise l'antagonisme entre les deux hommes, au point qu'Alain Juppé a déclaré jeudi soir sur France 2 que l'ancien président était pris de "panique" face à des sondages défavorables.

"Je vois année après année, pays après pays, les sondages se tromper. Et ils vont encore plus se tromper là parce que personne ne connaît le corps électoral", a répliqué Nicolas Sarkozy sur France 2.

La primaire, a-t-il poursuivi, "elle doit être ouverte à tous ceux qui partagent les valeurs de la droite et du centre".

"Si on fait des compromis, des compromissions, si c'est la pagaille, ça conduira à quoi? Quand la gauche et la droite n'assument plus aucune différence, c'est les extrêmes qui en profitent", a-t-il affirmé, citant les récentes élections en Allemagne et en Autriche.

"La confusion, c'est le contraire de la démocratie", a-t-il dit en assurant ne pas vouloir "polémiquer" à l'endroit d'Alain Juppé.

"Si on demande à quelqu'un qui partage les valeurs de la gauche d'aller signer un document indiquant qu'il partage les valeurs de la droite et du centre, ça s'appelle de la confusion déloyale", a conclu Nicolas Sarkozy.

L'ancien Premier ministre François Fillon, également candidat à la primaire, est favorable comme Alain Juppé à une consultation la plus ouverte possible.

"Qu'est-ce que ça veut dire 'de gauche'? Vous ne naissez pas de gauche. Ce n'est pas une qualité génétique d'être de gauche. On n'a pas chacun une étoile sur son vêtement pour dire 'vous êtes de gauche ou vous êtes de droite'", a-t-il lancé jeudi soir sur BFM TV. (Sophie Louet)