À Paris, le CAC 40 perd 0,26% à 4.863,42 points vers 08h55 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,44%. Londres se distingue, le FTSE 100 progressant de 0,17%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,3%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,38% et le Stoxx 600 de 0,32%.

La croissance de l'économie chinoise a ralenti à 6,4% sur un an au quatrième trimestre de l'an dernier selon les statistiques officielles publiées en tout début de journée à Pékin. Sur l'ensemble de l'année, la deuxième économie mondiale a crû de 6,6%, le rythme d'expansion annuelle le plus faible enregistré depuis 1990.

"Il est assez probable que le conflit commercial avec les Etats-Unis ait joué un rôle dans ce ralentissement mais les investisseurs doivent aussi prendre en compte le fait qu'il n'est tout simplement plus possible que l'économie chinoise croisse au rythme des dix dernières années", souligne Michael Hewson.

Les chiffres chinois favorisent donc des prises de bénéfice en Europe après trois semaines de hausse qui ont ramené le Stoxx 600 comme le CAC 40 à leur plus haut niveau depuis début décembre.

L'incertitude persistante sur le Brexit incite en outre à la prudence: Theresa May doit prononcer vers 15h30 GMT un discours à la Chambre des Communes pour exposer son "plan B" pour le Brexit, après le rejet la semaine dernière par les députés du projet d'accord avec l'Union.

Selon le Daily Telegraph, ce "plan B" pourrait passer par une modification des accords de paix du Vendredi Saint qui ont mis fin au conflit nord-irlandais il y a 20 ans, une hypothèse exclue par Dublin.

Les marchés américains quant à eux resteront fermés ce lundi, férié aux Etats-Unis.

VALEURS

La tendance générale à la prudence pénalise la majorité des secteurs de la cote, la seule hausse notable profitant au compartiment des transports et des loisirs, qui prend 0,29% grâce entre autres à Air France-KLM: le titre s'adjuge 4,15% après une recommandation d'achat de Davy Research.

A la baisse, le groupe chimique allemand Henkel cède 5,11%, le recul le plus marqué du Stoxx 600, après la présentation de ses prévisions 2019, qui incluent une augmentation des investissements.

A Paris, Alstom abandonne 0,29% après les informations de Reuters sur la volonté de la Commission européenne de bloquer le projet de rapprochement avec Siemens (+0,04%) dans le ferroviaire. Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, devait s'entretenir dans la matinée avec la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager.

Parmi les plus fortes baisses de l'indice SBF 120, TF1 abandonne 2,74%, un repli que des intervenants expliquent par l'abaissement de la recommandation de Citi.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,26%, tirée par Wall Street, le regain d'appétit pour le risque profitant aux valeurs cycliques tandis que les exportateurs restaient bien orientés après une baisse d'environ 1% du yen face au dollar sur l'ensemble de la semaine écoulée.

L'indice Nikkei a atteint en séance son plus haut niveau depuis le 19 décembre.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a fini la journée sur une progression de 0,56% et le CSI 300, qui regroupe les principales capitalisations de Chine continentale, a gagné 0,55%. Les chiffres du jour ont continué d'alimenter les espoirs de nouvelles mesures de soutien à l'activité économique et aux marchés.

À WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse pour la quatrième séance consécutive vendredi, toujours portée par les espoirs d'accord entre les Etats-Unis et la Chine sur les droits de douane, qui ont alimenté l'appétit pour le risque et bénéficié à tous les secteurs de la cote, industrie et énergie en tête.

L'indice Dow Jones a gagné 1,38% à 24.706,35, le S&P-500 a pris 1,32% à 2.670,71 et le Nasdaq Composite a progressé de 1,03% à 7.157,23.

Les marchés financiers américains sont fermés ce lundi pour le Martin Luther King Jr. Day, férié aux Etats-Unis. [.NFR]

CHANGES

Le dollar cède quelques fractions mais reste proche du plus haut de deux semaines atteint jeudi face à un panier de devises de référence, les derniers chiffres de l'économie chinoise ne suffisant pas à remettre en cause le regain d'intérêt des investisseurs pour le billet vert.

L'euro se traite autour de 1,1375 dollar, en hausse de 0,12%.

La livre sterling, elle, s'oriente à la baisse face à la monnaie unique comme face au dollar, contre lequel elle abandonne 0,2%, pénalisée par les incertitudes sur le Brexit.

TAUX

Le repli des actions favorise à peine les emprunts d'Etat: le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, abandonne moins d'un point de base à 0,254%.

Seul indicateur économique important du jour en Europe, les prix à la production en Allemagne sont ressortis en baisse de 0,4%, plus marquée qu'attendu, en décembre et leur hausse en rythme annuel revient à 2,7% après +3,3% en novembre.

PÉTROLE

Les cours du pétrole brut ont atteint leur plus haut niveau depuis un mois et demi après l'annonce d'une activité record du secteur chinois du raffinage en 2018 à 12,12 millions de baril par jour (bpj), en hausse de 6,8% sur un an.

Cette statistique contribue à un mouvement haussier déjà favorisé vendredi par de nouvelles précisions sur la réduction de la production de l'Opep.

Le Brent a atteint 63,10 dollars en séance en Asie, franchissant la barre des 63 dollars pour la première fois depuis le 7 décembre.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a lui aussi touché un pic de six semaines, à 54,17 dollars.

(Édité par Juliette Rouillon)

par Marc Angrand