(Actualisé avec demande de réunion du Conseil de sécurité des Nations unies)

par Christine Kim

SEOUL, 4 juillet (Reuters) - La Corée du Nord dit avoir procédé mardi avec succès à un tir de missile balistique intercontinental et être désormais en mesure de frapper n'importe quel point de la planète.

Ce missile, de type Hwasong-14, a atteint une altitude de 2.802 km et volé pendant 39 minutes avant de frapper avec précision son objectif, a rapporté la télévision officielle nord-coréenne.

L'engin a décollé près d'un aérodrome à Panghyon, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, Pyongyang, ont déclaré la Corée du Nord, le Japon et les Etats-Unis.

Le tir, ordonné et supervisé par le numéro un nord-coréen, Kim Jong-un, a parcouru 933 km avant, selon Séoul, de s'abîmer en mer dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon.

"Le tir expérimental a été réalisé avec l'angle le plus aigu possible et n'a pas eu d'effet néfaste sur les pays voisins", ont déclaré les médias nord-coréens.

Mardi soir, les Etats-Unis ont demandé la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, à huis clos. Selon un porte-parole de la délégation américaine à l'Onu, cette réunion devrait se tenir mercredi.

Moscou a affirmé que le missile testé était un engin balistique de portée intermédiaire, contrairement à ce que les autorités nord-coréennes ont avancé.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré après le tir expérimental nord-coréen que Pékin s'opposait toujours à ce que la Corée du Nord enfreigne les résolutions adoptées par l'Onu sur ses tirs de missiles et ses essais nucléaires.

La Chine a appelé à la retenue et assuré qu'elle ne ménageait pas ses efforts pour résoudre la crise nord-coréenne.

Moscou et Pékin se sont mis d'accord sur la nécessité de geler le programme nucléaire nord-coréen et ont appelé les Etats-Unis à cesser le déploiement du système antimissile THAAD en Corée du Sud.

JOUR DE FÊTE NATIONALE

Le président sud-coréen, Moon Jae-in, a convoqué une réunion du conseil de sécurité nationale. Lors d'une rencontre avec l'ancien président américain Barack Obama la veille, il avait estimé que l'heure était à la dernière chance pour la Corée du Nord pour entamer un dialogue.

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a déclaré qu'il prévoyait de demander à la Russie et à la Chine de jouer un rôle plus constructif face à la Corée du Nord, à l'occasion du sommet du G20, qui aura lieu vendredi et samedi à Hambourg.

Donald Trump a jugé sur Twitter qu'il était "difficile de croire que la Corée du Sud et le Japon allaient tolérer ça encore longtemps". "Peut-être la Chine va-t-elle imposer un geste lourd à la Corée du Nord et mettre fin à ce non-sens une bonne fois pour toutes", a-t-il ajouté.

Les précédents essais balistiques du régime communiste dataient de début juin. Pyongyang avait alors lancé plusieurs missiles de croisière antinavires.

La Corée du Nord a procédé à quatre essais de missile depuis qu'au Sud, le nouveau président Moon Jae-in a pris ses fonctions en mai en promettant de relancer le dialogue avec le Nord.

Le nouveau tir mené ce 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis, intervient à quelques jours du sommet du G20.

Le régime nord-coréen cherche à développer des missiles de longue portée à tête nucléaire pouvant atteindre les Etats-Unis.

A en croire un expert des questions de sécurité, David Wright, le missile testé mardi aurait une portée de 6.700 km sur une trajectoire standard. "Pareille portée n'est pas suffisante pour atteindre d'autres Etats américains que l'Alaska et Hawaï", dit-il.

Le président américain s'est entretenu dimanche au téléphone de la question nord-coréenne avec son homologue chinois, Xi Jinping, et le Premier ministre japonais. Trump et Xi ont notamment "réaffirmé leur engagement en faveur d'une péninsule coréenne dénucléarisée". (Avec les rédactions de Moscou et Washington, Julie Carriat, Eric Faye et Arthur Connan et Nicolas Delame pour le service français)