LONDRES, 16 octobre (Reuters) - Deux jours seulement avant de rallier les partisans d'un Brexit, Boris Johnson, l'ex-maire de Londres devenu ministre des Affaires étrangères, plaidait pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne dans une tribune qui n'a jamais été publiée, rapporte dimanche le Sunday Times.

Selon le journal, celui qui a incarné le camp du Brexit lors de la campagne précédant le référendum du 23 juin avait écrit deux articles, l'un pour le maintien, l'autre pour une sortie de l'UE.

Dans sa tribune favorable à la préservation de l'appartenance européenne du Royaume-Uni, il mettait en garde contre le choc économique qu'entraînerait un Brexit et suggérait que la contribution financière de Londres à l'UE était un prix modeste à payer en échange de l'accès au marché unique européen.

Deux arguments que Johnson, lors de la campagne, n'a cessé de démonter et qu'il continue de rejeter depuis son arrivée au gouvernement dirigé par Theresa May.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de son porte-parole.

Mais une source informée a confié à Reuters que l'article du Sunday Times était exact. Cette même source explique cependant que la tribune pro-UE était un exercice intellectuel par lequel Johnson, déjà convaincu à l'époque que le divorce était la chose à faire, souhaitait tester tous les arguments pour mieux les combattre.

Après l'avoir rédigée, ajoute cette source, Johnson aurait aussitôt dit que les arguments en faveur d'un maintien dans l'UE "ne tenaient pas la comparaison".

Boris Johnson, que David Cameron, promoteur du référendum, espérait convaincre de s'engager en faveur du "Bremain", a rallié en février le camp du Brexit.

Un sondage réalisé alors pour le Mail on Sunday donnait aux partisans du maintien du Royaume-Uni dans l'Union une avance de 15 points. Le 23 juin, les Britanniques se sont prononcés à 52% en faveur du Brexit. (Estelle Shirbon; Henri-Pierre André pour le service français)