Jouer le rebond des actions les plus cycliques n'est (...) pas sans risque, avertit Dylan Baron, gérant Actions chez Quilvest Gestion, selon lequel « le piège des "value-trap", ces valeurs a priori sous-valorisées dont le rebond peine à se matérialiser, reste courant ».

Et l'expert de souligner que le ralentissement de la croissance chinoise plombe les cours des métaux depuis deux ans. Unanime, la baisse a conduit le fer, l'aluminium, le cuivre, le zinc et le nickel à se déprécier entre 30 et 50%, ce qui n'est pas surprenant lorsqu'on sait que l'offre excède la demande de cuivre de 5%, de zinc de 9% et d'aluminium de 21%.

"Tant que les stocks demeurent à de tels niveaux, sans le moindre signe d'inversion de tendance, il est très difficile pour les compagnies minières d'améliorer leur rentabilité, ajoute Dylan Baron. D'autant que certaines d'entre elles subissent aujourd'hui des dépréciations d'actifs sur les acquisitions qu'elles ont réalisées dans le secteur, lorsque les prix des métaux étaient à leur apogée".

Encore très décotées, les banques doivent quant à elles leur sous-performance à deux facteurs majeurs. Premièrement, les établissements bancaires européens ont dû s'engager dans une importante mutation structurelle, afin de répondre aux nouvelles exigences réglementaires qui ont émergé après la crise des subprimes. La forte sensibilité des valeurs bancaires aux tensions récurrentes éprouvées par la zone Euro altère également leur rebond. Chaque accès de stress, d'origine politique ou financière, a systématiquement provoqué une correction boursière du secteur.

En somme, les valeurs bancaires apparaissent comme le baromètre le plus fidèle de la crise en zone Euro. Résultat : mieux vaut jouer le secteur de façon tactique, pondérée et circonstanciée, au gré de des phases d'apaisement, ou au contraire, d'instabilité en zone Euro, plutôt que de parier sur une reprise linéaire et massive.