(Actualisé avec citations, contexte)

par Amedee Mwarabu

KINSHASA, 25 août (Reuters) - Le chef de l'opposition en République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, et cinq autres candidats ne sont pas autorisés à se présenter à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre, au vu de la liste des candidats publiée vendredi par la commission électorale.

Trois anciens Premiers ministres, Adolphe Muzito, Antoine Gizenga et Samy Badibanga, figurent parmi les six candidats exclus.

Jean-Pierre Bemba, un ancien chef de guerre rentré ce mois-ci en RDC pour y présenter sa candidature, a passé les dix dernières années en prison à la Cour pénale internationale de La Haye. La CPI l'a condamné en juin 2016 à 18 ans de réclusion pour des crimes commis en République centrafricaine en 2002 et 2003 mais il a finalement été acquitté en appel le 8 juin dernier.

La commission électorale a déclaré sa candidature irrecevable pour subornation de témoin dans une autre affaire jugée par la CPI et pour laquelle il n'a pas été acquitté.

La décision de la commission électorale est susceptible d'appel avant la publication en septembre de la liste définitive des candidats.

Les partis d'opposition ont condamné la liste restreinte publiée vendredi par la commission électorale.

"Une fois de plus, le régime actuel montre sa détermination à supprimer le processus électoral", ont-ils déclaré dans une déclaration commune avant que la commission ne publie sa liste.

Jean-Pierre Bemba était considéré comme l'un des favoris pour succéder au président sortant Joseph Kabila, qui a finalement fait savoir qu'il ne briguerait pas de troisième mandat.

Le mois dernier, Jean-Pierre Bemba est arrivé en troisième position dans un sondage d'opinion avec un taux de soutien de 17%.

L'ancien vice-président est populaire dans l'ouest du Congo, y compris à Kinshasa. Son exclusion pourrait déclencher une réaction violente de ses partisans.

Des combats de rue avaient eu lieu dans la capitale après les élections de 2006 que Jean-Pierre Bemba avait perdues face à Joseph Kabila.

Après des années de spéculations sur ses intentions, Joseph Kabila a accepté début août d’obéir à la limite de deux mandats imposée par la constitution du pays en n'entrant pas son nom pour le scrutin prévu pour le 23 décembre.

Mais il a choisi pour le représenter un ancien ministre de l'Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, un fidèle qui fait l'objet de sanctions de l'Union européenne.

Ce choix suggère que le président sortant, qui est arrivé au pouvoir après l'assassinat de son père en 2001, a l'intention de rester étroitement impliqué dans la politique intérieure. Il pourra à nouveau se représenter en 2023. (Danielle Rouquié pour le service français)